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DISCUSSIONS
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LES' PROPOSiTIONS
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EDMOND DE bHAZAL
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MA.URIOE
1874
DISCUSSIONS
SUIt
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LES PROPOSITIONS
DU
EDMOND DE CHAZAL
1 •
, 1
LETTRE DU REV. PERE E. REBREYAND, S.J.
A.
,1
M. EDMOND DE CHAZAL
6
qui me concerne. Je ne puis néanmoins que vous'
cm remercier, quoique je ne puisse ni les accepter,.
ni désirer qu'ils se réalisent jamais. En effet,
vous devez savoir, puisque vous avez beaucoup
et1tendu parler de moi, que depuis longues années
ma foi est différente de celle professée par les
ministres de votre congrégation,
Je ne crois nullement que notre place au ciel
dépend de nos cérémonies funèbres ici-bas, en
core moins de noh'e place dans les cimetières l1e
ce monde.
Je croi8 encore moins que ma place dans le ci
metière ùe l'Egli~e de Ste. Philomène puisse m'être
---
plus avantageuse qge la, place que' je me suis ré
servée dans le cimetière de Port-Louis, où j'ai fait
construire un caveau pour les dépouilles des miens,
et pour mes propres dépouilles, si mal de::;til1ée est
de temllner ma carrière terrestre en cette colonie~
Je crois encore moins que ma place dans le ciel
puisse dépendre de ce que je pourrais app~ndre
dans l'Eglise .de Ste Ph!:!~~rnel1e,
dans le banc que vous désirez me you' acquérir
dans cette Eglise.
Qu'importe le Jieu que nom; habitons, on la
place que nous occupons en ce monde\pour la "ie
éternelle'~ Qu'importe la terre qui recouvre nos
dép:mi.l1c:; mortelle.~ p~ur le sort de notl'e âme r
N'est-ce pas l'état d~ notr~ en quittant ce
monde, d'après la vie onue ou mauvaise que nous
y ayons menée, qui décide de notre sort à venir 1
K'est-ce pas l'enseignemént du Divin Maître
que vous professez servir comme moi 1 N'est-ce pas
lu promesse solennelle de notre Tout-Puissant Cré
ateur Rédempteur et Sanctificateur d'après ses
deux Te:itaments 1 L'Apocalypse ne résume-t-il
pas ces promesses par ces paroles: " Ici, ceux qui
"ganleid les commandements de Dien, et lc', Foi de
" Jésus.' Ilelcreux les morts qlâ dans le 8ei!!JZf~ltr
" melwent dès maintenant! car lem's œuvres suivent
" avec eux." (Apoc. XIV, 12, 1.3,14).
______ C'est la Parole ùu Seigneur qui fait la base ùe
toutes mes croyances. C'est la vie suivant ses
préceptes en qui je confie toutes mes espérances.
. C'est dans Sa D~ine que je cherche l'intelligence
de t.outes choses. Depuis bientôt, 20 années je
1 me 'hourris, et je noun-is les miens de cette man,!le
céleste. Dans chacune de mes demeures, s . _à
in. ~. soit a~ ou ici au Mes)
)1lt;jil y n. toujours ~n lieu consacré à cet ense,!glle
1~t, non-seulement pour le jour du Sabbath du
Seigneur, mais pour tous les jQUl~:de la vie.
E::1 l'dom de vos bienveillants souhaits, puis-je
me permettre de vous offrir une place autour de
cette chaire de vérité élevée dans ma maison au
8
2 Février 1874.
A vous affectionnément,
~.:·i.
10
BEPONSE DE M. EDMOND DE CHAZAL,
.A.
M. L. E. MICHEL.
l~
a vie éternelle nous sont ~Ontl.'és, pal' l'Esprit de
vérité, comme les plus sub\Tcrsifs de la conscience
. _'hrétien~1c, et paor conséquent du salut humanitaire,
à l'heure actuelle. En effet, ils reposent sur l'idée
que le Divin pouvoir d'ouvrir et de fermer le Ciel
appartient au Vicaire du Christ, d'après une fausse
interprétation cle ce passage de la Parole qui clonne
.à Pierre les clefs du Royaume des Cieux. Ce
pouvoir serait transférable et transmis du Vatican,
manuellement ou par l'imposition des main8 à tous
l, . les délégués du Souverain Pontife. Il s'exerce
principalement à l'heure de la mort, par le moyen
.des cérémonies funèbres, par l'eau bénite sur les
trépassés, sur les cimetières sanctifiés par ce pro-
cédé, etc., etc.
Telle est pourtant la dernière 0rteresse du pou-
~
j
1
fVOir qui prétend à la domination universelle sur
J
l\tQ!.ltes les consciences humaines! Ne faut-il pas.
qu'elle' s'écroule à mesure q,ue l'esprit de v~ri~é
peut pénétrer dans le monde!
Le Revd. Père TIebreyand me croyant sans
doute mûr pour sa moisson catholique, c'est-à-dire
près de la fin de ma carrière; et me croyant in
quiet sans doute de cet avenir, qu'on appelle 1'1n
connu, et dont le clergé catholique s'est arrogé le
( droit de disposer à son gré. à cause de l'ignorance
même générale sur ce sujet, le Révd. Père a cru
l~
le moment favorable pOUl' me TaITe rentrer-sous
l'obéissance catholique en m'en offrant les faveurs
1. errestres et céï;teS, c'est à-dire lIDe place dans le
cimetière de Ste. Philomène, et une meilleure place
dans le ciel sous la' protection du Souverain Pon
tife de Rome.
Je refuse ses offres; je lui en donne mes rai
sons; je désire en informer tous ceux auxquels je
m'intéresse; car c'est leur signaler le piège ou le
danger de fausses croyances religieuses; je vo~-
drais même ouvrir les yeux des conducteurs aveu
1\ gles qui dominent encore le m...Q!lde; j'en appelle
au Révd. Rebreyand lui-même dont je crois les
intentions bonnes, mais les vues fausses; je lui
demande si son enseignement sur cette question de
la mort est le même que celui du Divin Maître
'.
'!
14
_h. '~''''
nous devons tenir secrètes, et quelles choess ne
peuvent être gardées secrètes; tu verras enfin qu'il
ne suffit pas que quelqu'un nous dise :!lardez-moi le
secret! pour que nous le gardions, surtout lorsque
le .bien-être du ptQcha-in ou ~e so~iété, eut être
J( ~llS en pen par e secret meme qu on veut nous
imposer.
Comment n'as·tu pas vu que la persistance de
tes amis catholiques à vouloir tenir secrète cette
correspondance est la preuve même du grauJ in
térêtque renferme çette questi<?n ~ Ils voyaient la
vérité (le mes observations; ils sentaient chance .
~'.
nèbres de la prison, refuser presque d'en sortir, re-
JI doutant le jour que leur apportait la liberté. "
Comment as-tu pu confondre les obligations du
secret professionnel avecilne semblable exigence
du' secret, purement et simplement "parce qu'il est
demandé ~ D'après quelle loi est-on tenu d'obéir
à l'injonction dil secret, lorsque ~a chose à garder
16
-----
est ridicule, ou crime projeté, ou erreur comprO'·
mettant le bien-être de vos semblables ~ D'après.
EDMOND DE CH AZAL.
LETTRE DE M. L. E. MICHEL
.l
1~1874.
Mon cher Edmond,
~
~
respondance avec Ackroyd: je crois que l'abbé
'Rebreyand t'a écrit pour accomplir (de lui-même) .
!uii'e œuvre de charité, plutôt que de vouloir te
'vexer et attaquer la Nouvelle Eglise du Seigneur,
ce qui autrement aurait donné lieu à une toute autre
lettre ainsi qu'à U1Z écrit }Jar la voie des jow'naux.
C't~st bien entendu.
lei, la question est . personnelle,
f .
et ne se réfère
qu'à toi seul. Réfléchis bien et tu verras que
;' l'abbé Rebreyand, dans sa simplicité de cœur et
:'1'
fi
i:·.;
11)
G
d'esprit et en face de .Dieu,~croit faire une œuvre
éminemment chrétienne 'f en tentant de ramener à
son bercail une brebis égarée, te proposant pour
n
f! -ta régénération et ton salut les trois _choses men·
I~
tionnées dans sa lettre.
;1 Il n'est que momentanément à la cure de Ste.
1
Philomène, comme remplaçant, et il souhaite une
i bonne année à tous les habitants dé ce quartier
en l'accompagnant de ses vœux les plus chers.
Sa lettre f)'adresse tranquillement et personnelle
-ment 11 toi, et-il te prie de la déchirer si tu viens
à ne pas croire à la 8incérité de sa démarche devant
IJwu! De plus, afin, selon lui, que sa bonne
œuvre soit paIfaite (encore devant Dieu) il te prje
O
(1.
de ne pas donner connaissance de 8a lettre ~ te/j
amis, -ce qui est synonyme du public!
.19
~
En définitiv~p'eut-on prévoir..jusqu'où
-c;- .
les choses ~
~onnaire. c~se
peuvent aller du côté du clergé et de ses cô-reli:
qui te reprocllenÏient.gans J 1"" la.
l.e. ...... 'r-- ;0 r ~ tl
~
.J '. <
~:;. des jOurn\ ma::. moralité
ce d. de n'avoir
p~s'voulu~a1'der un secret "qui t'arJrait été confié,
lien que pour le plaisir d'en venir à la chicane.
Dès lors, ce serait des écrits à n'en plus finir; des
D
o
discussions interminables dont pour ma part, je te
II le dis sincèrement devant le Seigneur, j'aurai
\ honte! Voilà où nous aurait entraînés ta. vololdé
absolue et à la fois blâmable.
Telle est mon opînion et celle de plusieurs au
tres. Elle doit te faire mieux réfléchir sur l'acte
inconsidéré que tu veux faire publiquement. Laisse
tout cela tranquille. Tu as bien répondu à l'abbé
Rébréyand, cela est suffisant. Le Seigneur nous
recommande la paix, obéissons Lui!
A toi sincèrement,
Signé: L. ELE. MICHEL.
Clary, 1~874.
Mon cher Michel,
. Je voudrais ne pas répondre à ta dernière lettre,
mais j'y suis forcé.
.,'
.'
fj~n1j
étranges arguments, pour' prouver que tu es da~~
le nai, parce qu'il faut que tu aies :aison,
même,
-.. dans ton blâme de ma conduite.
Tu me compares cl un Diable qui 8e débat danS.
lm béllitiel'! Ta comparaison n'est gùère heureuse,
tu l'ayoueras; car à la:fin de ta lettre tu dis ce-
pendant que ,j'ai bien répondit à l'abbé! Comment
puis-je bien répo~dre à l'abbé et me débattre en
même temps comme un diable dans son bénitier!
Ou tu croi~ à la vert;l de l'eau bénite ou tu n'y
crois pas; ou tu sais ce que c'est que le Diable et
Satan ou tu ne le sais. pas. .Si tu sais c~que c'es~
que le diable et si tu ne crois pas à la puissance
miraculeuse de l'eau bénite, il devrait êtr~ évident 1
pour toi que si la vérité est àe mo~Ôté, elle ne
peut ~tre en m~me temps au fond du bénitier de J
l'ahbé.
§ois conséquent arec tOl.-m~me lorsque tu veux ~
blâmer. Prouve que mon action était mauvaise,
montre, cl'apr~s quels principes j'ayais tort de refu-
ser les propositions de l'abbé, et de ll-l.i répondre
ouvertement qL.e la voie de mon salut n'était ni
sur les bancs de l'Eglise Ste. Philomène, ni d'être
enterré dans son cimetièresancti:fié par son eau
.. ,;.
22
. ~énite, ni enfin dans ce ciel dont il aurait les clefs
et dans lequel nul ne peut entrer que sous la pro
~~~tion et avec la 11ennission des délégués du Vi
~l caire du (:hrist.
~-~
Tu te contentes de me dire que c'est nne faute
""
.!
de pader ouvertement des IH'opositions de l'abbé
r1 parce.. qll ,°
z lm' Ct pi't:~. / .
ue7n' en pas fmre
• •
7IlcnÜ071,
U
n'
même à mes amis.! Tu déclares ces propositions
une œuvre de charité parfaite devant Dieu. Quant
r N~ tif] ---jl à moi, je crois que les trois q~arts du tem ps ~de
mande du secret est. ou stui,l(le, o.!:!_~:.YEnt l1...-:r:JJUt
inavouable, méchant ou hypoerite. En effet, tii
------.---
, rJ1 .il
r ce qu'on veut confier ne doit pas porter préjudice,
à quoi bon le secret ~ et si cela doit porter préju
) dice, il est ,évident que, le vrai moyen ue garder la
.chose secrete est ùe n en pas parler du tout. Je
..;:. t'ai demandé d'après quelles loi::; divines ou hu
,1
. maines, j'étais tenu de garder secrètes les proposi
sitions de l'abbé, tu me réponus :
Jo. "Parce qu'il a demandé le secret; parce que
~, e'est une question personnelle ne se· référant qu'à
" moi seul, et non au pl1blic; parce que l'abhé
t9. .~' dans .~~.J;: 8im1!lic~té;te cœur et ~'e?"J7'it, et en fa~e
0' 't, de ]J'tell Cl'01t fmre une œuvre emmemment clne
..
-
"cette cxtrémité, tlt en aums !tonte 1 et pour
" péroraison finale:
. ,
50. Le Selgneur nous recommande la paIx;
obéissons Lui! !
.
24
..-'
1\
1 La vérité; au contrail:e, est que je suis un de ceux
à qui le Seigneur dit cn parlant ùe la Babylonie :
.." Sortez du milieu d'Elle mes peuples, afin que VOltS
," 'Ile participiez pas rl ses péchés, patce qu'ont at
"teint lies péchés jusqu'ale ciel." (Apoc. XVIII,
4, 5); et qu'à cette voi?C j'en suis sorti; et que la
l'Proposition qui m'est faite d'y rentrer comme bre
lbis égarée n'est nullement uua œuvre }Jar/aite de
vant Dieu, ni d'autant plus pmfaite qu'elle serait
IJecrète et que le secret doit en être gardé, sans
doute pour ne pas hlesser la modestie de celui
qUI. l' a t"aIte.,
.Si l'action de l'abbé est une œuvre de cltaritr~
\k'alfaite clevant IJz'eu, comment PQurrait-il s'ofl'en-·
. / ~ue j'en_parle, et cela au point que je doive
tJ(l
~ j\ redoutel' pO:ll' moi et pou~ les miens les ,consé
'gucnces temble:; de la colere de son clerge et de
ses co-religionnaires '~
Il est évident, mon cher Michel, que tu ne t'eg
même pas donné la peine de réfléchir anmt de
hlâmer et ù'écrire.
A l'hclI1'eoù je rceen\Îs ta letirc, j'étais à étu
...~ dier la "YRAŒ llEUGlON CHR1:;TIENNE:!l} yoL
2, chup. V, ]Jécalo,fjlte ei"i1J/ifjllé quant à 80lt 8('118
-1î e;:vterne et ((, 807t .~eml ùderne. Je lisais dans le
...,
même temps le Ps. CXXXIX dans lequel il est
dit verset 21: " Nte},7fe!, Ile haïraù:Je pas ceu(J) qui
ml
:il~
. ï,
".Î
" Te hü'~8.Qent.? Et ·ne 8erai~'-je pas . ù!qigné e~nti'e' 'j
" ceux qui s'élèvent contre Toi?" " " ", J
Relis ce chapitre; médites sur ce sujet;, e~~
y trouveras la condamnation de tout ce gue tu m'é
~ris au sujet des propositions du Reyd. Rebreyand.
Permets-moi d'ajouter ces quelques réflexions:
Dans l'explication de la Loi du Sinaï qui est la"
base' même du Salut Humanitaire, et je puis dire
de la Loi de la Rédemption, l'Envoyé du Seigneur'
nous fait voir clairement que nous devons fuir le
mal comme péché contre Dieu, et extu'per l'erreur'
de ce monde, avant que nous puissions recevoir du'
Seigneur" le bien et le vrai de la vie éternelle,
dont la Loi du Sinaï est la base première et fON
damentale,
Swedenborg nous prouve également que nous
s2.111mes parvenus à cette époque oÙ il n'est plus
Eermis, (Sô,llS danger de ruine inémédiahle .pour 'rh
... l'esp,rit humain) d'avoir llne fausse conception
de la Divinité; car la reconnaissance de Dieu
Créateur et conservateur de rUnivers, est la clefJ\
de toutes les connaissances qui nous conduisent à
l'intel1igence et par conséquent à la sagei:ise dâng 1
:1
,,'
:.1
' i.
., 'Swedenborg nous fuit également voir que le
dernier état d'infirmité de la natui;l humaine
déchue est la 'p'erte complète de tout entendement
dll....Y.Eai, faculté dernière de l'homme, par laquelle
il pouvait être ramené par l'enseignement Divin à
l'amour de Dieu et du prochain, c'est-à-dire à la
volonté du bien de la vie. Il nous dit le sort, dans
l'autre vic, de ceux q ai ont détruit cette faculté
chez eux; ou y arrive pa.r la confirmation de l'er
reur religieuse ou doctrinale en ce monde. Ce
dernier état, cetahrutissement complet de l'homme
est croire qu'il n'y a 7'ien de vrai que ce que l' homme
.tait vrai, par les moyens ou faculté;; qui lui ont
été données de confirmation de ce qu'il aime ou veut
'\ pellser et croire. Ceux qui arrivent à cet éta~ se
J croient plus intelligents et plus sages que tous;
ils ne croient pas en Dieu, ils ne croient qu'en eux
J 1~t:>, ce qui est la pire de tou tes les folies
\ humaines. .
Quant à la véritable intelligence, voici comment
Swedenborg la formule: "Pouvoir c:onfirmer tout
"ce qui lui plaît n'est pas le fait de l'homme
" intelligent; mais pouvoir voir que ce qui est v~ai
" e~ai, et que ce qui est faux est faux, et con
".firmer cda, c'est là le fait de l'homme intelligent."
D'après ce rapide exposé et quelqu'incomplet
qu'il soit de la V raie Doctrine Chrétienne, il me
semble que tu dois voir comme moi:
'"
28
:rt[ .
:11:1 C1Q) Que l'acte 'du Révd. Rebreyand n'est pets
,une œuvre parfaite devant IJÜ21, puisque comme
tu le dis toi-même elle est accomplie de lui-méme;
et' que nous savons en outre que la foi de l'Eglise
!ifIl
~;i à. laquelle il appartient, et dans laquelle il désire
;i ~e faire rentrer comme brebis égarée, que sa foi,
!<"
~is-je, est la foi en Trois Personnes Divines cle
toute Eternité existant en actualité;
~ Qu'il n'y a rien de plus faux que cl'attendr-è
sa Régénération ou son salut du pouvoir Humain
qui prétend se substituer ~ du
Seigneur en ce monde et dam; l'autre;
.J C.QQ) Que c'est haïr le Seignenr, s'élever contr,e
Lui, et non Le servir que de vouloir prendre sa
pluee dans le Gouvernement de l'univers et de la
conscience humaine;
Gil Que l'erreur religieuse ou doctrinale dans
laquelle est évidemment l'abbé peut être fatale
pour lui dans la vie éternelle, et pour tous ceux
~~
EDMOND DE CHAZAL.
~~! ',~ ~
P: 8: Y a-t·il des lois du ,secret, n'yen a-t.il
1-.
pas? Je ne les connais pas, mais voici ce que je
l
pense à ce sujet:
'i. (jJi) Dans la vie spirituelle il ne peut y aVOIr
'1
j rien dè secret d'après ces paroles du Seignenr à
ses disciples:
"P1'e1Jli~rement, gardez t'OUS da levain des Phan'··
"~iens, qui est l'll.rpocrisie. Or, z:l n'est rien de
5
l
\" couvert qui ne doive étre découvert, ni rien de
" caché qui ne doi?:e éb'e connu, Toutes les choses
" donc que dans les ténèbres vous aU1'ez dites, dans
•
31
" la· lumière !Jelont entendüe.'l: ce clont à l' orez"lle
CIEL ET ENFER.
,~
fi 351. Dans le monde on croit que ceux qui
Il:
.~ .savent beaucoup, en ce qui concerne soit les doc
il
Il
trines de l'Eglise et la Parole, soit les sciences,
voient les vrais ,i\-ec plus de profondeur et de
pénétration que les autres, qu'ainsi ils ont plus
d'intelligence et de sagesse; et ceux-là ont d'eux
mêmes une semblable opinion; mais il va mainte
- )lant être dit, dans ce qui suit, ce que c'est que la
vraie Intelligence et la Haie Sagesse. ce q"le c'est
que l'intelligence bâtarde et la sagesse bâtarde, et
ce que c'est que la fausse intelligence et la fausse
sagesse.
La. vraie intelligence et la vraie Sagesse con
fiistent à voir et à percevoir ce que c'est le vrai
et le" bien, et par suite ce que c'est que le faux et
le mal, et à faire entre eux llne juste distinction,
et cela d'après llne intuition et une perception in~
térieures. Chez chaque homme il y a les Intérieurs
et les Extérieurs; les Intérieurs sont les choses
.4J.ui appartiennent à l'homme Interne ou Spirituel,
"
l ~li
nll
et les Extérieurs sont celles qui appartiennent
à l'homme Externe ou naturel; selon que les
Intérieurs ont été. formés, et font un avec les
Extérieurs, l'homme voit et perçoit. Les In
térieurs de l'homme ne pem:ent être formés que
"~
dans - le Ciel, mais les Extérieurs sont formés ."-y'
;.
EX'fR_<\.ITS
DES
LES SCIENCES.
,
autres ne sont pas connus, on ne p~ut sur les vrais
spirituels et célestes prendre et ,se former que des
idées sans justesse, et par conséquent les scienti
fiqueset les connaissances de l'homme naturel, ~
l
'.
''1 r
1',(
..
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t1t·'.
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",
~.;.:.
MAURIOE
lMPRIMJ:RIE ~ ;VAPEUR DU Co.lUlEROLlL G.A.ZETT~
\
, 1874
! .1
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,.
"
TROISIEME ~
REPONSE
Da
• 1
EDMONO DE CHAZAL
DlteJpl. d.la N.unU. "'ru.al.",
+u
" , " ~". ,
/ , ' " , r ' "
D
REV PERE JESUITE, E. REBREYAND
Dela rftI"'~ .. 1li.·fruçol.·XMIer.' Polt-Loala.
.,
Bt.Antoine, RtllWt-e d46 ~Mt.
30 Ma,,~l87'.
"--.1..
Le 25 Janvier dernier, vous. m'écriviez: " Un
" pau;re' J ésuit~; dep~is quelqiies jours seulement
" curé suppléant à la Poudre d'Or, a eu l'originale
" pensée de vous offJjr ses vœux les plus sérieux
" et les plus sinèères
-
en Dieu, en vous souhaitant
,
l' de reprendre une place s'lir les bancs de l'Eglise
" Ste. Philomène qui ne vous a point oublié; une
~.. '~ ~_ori.?~ pl.ace au ,cimetière de cette paroisse ~ et
" enfip un~troisième bonne place au ciel qui vous
" espère, suivant le naïf langage créole."
Œl vous répondis; en-Février, que je ne pouvais
<;tccepter vos propositions; je vous donnais en
~êbie -temps les raisoris pour lesquelles je ne pou
n
vai;<i:i1us "me remettre sous fe joug de l'Eglise Cà
.. - - '
tlioliqnë Romaine.
1) ,_~ -~~ ~ar($'J "?US fis parvenir l'instruction reli
gi~!1~e.'don;\ée à m~sco.religionnaires, .Jans la
.Nou·vellè Egiise du Seigneur en cette colonie, sur
-
'1~13~piêtne
........ "f
~' . "
co~me'préparation
••. -. .
à la Pâque, d'après
le sens"intel'ue du 3me chapitre de Jean. J'avais
en v~e' de,;6üs mettre à même de j ugei' la doc
trine que vous ne condamniez évidemment que
parce que vous n'en aviez aucune connaissance. Je
vous inyitai à faire l'examen des (loctrines respec
tives que nous professions tous deux.
.' -Pour toute réponse,vous m'avez renvoyé ma
Jf
~
1 lettre et ma brochure, avec ces seuls mots' sur l'en
- -"-------
veloppe ',,', ~dn êic~'l't1ble"'-"; '~uivis d~ fo~~ifig1i~'
vohs
vous vous l>erviez ~u'plù.s outr?,geant procédé pour
15
Je devais'" néc~ssàirement'relever 'l'incm:lveiianC6
Avril.' Je.'
joJgnis e~coré à_' cèt~ lettre' un~ autI:~
__ _1 • t. .. ~,.. •
;au . "1ÏS.lj~
ave~ q,échii;é' lettré =-et' brochl!re : vous._e~""é!-yez 'tt~~
lèà:' môreeaux: à. li
compagnant cet acte ~d~' ~lèr~}~ ·~n;~talité'·~e~:
~~.'"
paroles ~es pius outr'~ge-anîes'pôùt~bi,~~ :p~i (és:
membres de ra N ouvene,-Egli~e, . .. ~"'~ ...
Vgus croye~ que tout vous ,est perrois, :M~llSfèut;'
, .. -'
~
:SO_.
"
.0tt;
l
l~' to~te -,~a~s~n divi~e contre elle-nzéme--. 'Ile pell-t
.slIbst8ter.., - dIt le SeIgneur, (Matth. XII. 25,
'Marc III. 25,- -Luc XI. 17), or, la divisiim. est J .
-à son plus haut degré d'intensité ·da~sle-cat.holi- (~~ 1
cisme, sur.ls, question du pouvoir temporel et d~
pouvoir 'spir.i-tuel.- Il est temps que-- vous: compre
niez enfin qu~pou~oi~ .temporev'L~~peut~.ê.tre L _
l'apanage défimtif de l homme, ua .condItion I
qu'il ne j'exerce que .d'après· amOur de1 ,Die ,·'et 1\
du prochain; pa.r-des. a-ctes de sagesse ef7'de-~eb8.
l rité, et non p~r -des~actes- de violence, de..aé~nçe,
'8 .1
\.
c~mment .se fait-il donc, ~o~sieur,que vos ac,tes
soient en SI grande contradIction avec la doctnne
) 'd~(;elui dont vous prétendez avoir le Divin pou;.
'yoir.:èn.ce monde l' N~est..ée poin~; plllS
encorequ'~ 'èndurcis, que sont adressées
ceS paroles.du Prophète: Ecoutez, peuple insensé
" etj~ùi n'avez. '~~int .d'intelligence, et qui avez
qui
"des yeux 'et·,M'-"'vôyei-"PoIDt, et' avez'; dès
., oreilles et n'entenq.ez -point. Ne Me craindrei;.
" YOUS pas dit l'Eternel r Vos iniquités ont à.é
----
Ci sont comme êél-ui qui tenà des lacets ; ils~ dres
• 10
".
globe, puisqu,e le.l1.~'lllb..~~ des .bienheureux ne doit
se composer, .d)'près.v?~ doct?nes, que du nombre'
de ceux qui pbu!raient :~tre sauvés par l' omnipo.
tance temporelle.et sp~rituelle du Saint Père L.. ~
14
..
Doctrine est signifiée et appelée dans la Parole,
,. cité 8ainte, ;/"truialem Prouvdle, (üœe"!dant /e
" f)ieu, du Oiel,-parée cOJ~m,e une fiancée QI'lzée poù,.
" 80n mari."" (Apoc: XXI. 2.) O
II
J
~soit réellement pour nous la vérité même et~s
toire sainte de l'hualanïté,
Auâ.ouzième chapitre de la Genèse sont men
tionnés des· faits historiques irrécusables, mais la
plupart ineompréhensibles encore. Abl'aham est
le premier qui, à cette époque évidente d'ido1.àtlÏe
univer3elle, invoque de' nou veau Jéhovah et lui
élèVe· un autel. Isaac lui succèà.e; Jacob le
:.secOnd des fils de ce ,dernier oLtient les bienfaits
de la primogéniture p'our un plat de lentilles, et il
extorque par'un mensonge les bénédictions d'Isaac
et toutes les bénédictions de Dieu. Evidemment
il y a une raison cachée pour cela. De Jacob
sortent le-s: douze, tribus qui fonnent le reuple
de Dieu, dépositaire de la loi qui doit de\'e
nir, avec la Dispensation chrétienne, le moyen
définitif du salut; ~ar il est écrit: Le salut vient
'If dea J,dis. Mais' ~vant 'que nous comrrenion8
Nco~nt ; que d'évènements et de choses incom
préhensibles! I.Je peuple de Dieu doit aller en
Egypte, y habiter dans la meilleure terre, la terre
de Goschen; il dQit y être captif; être retiré de
la captivité d'Egypte;. recevoir dans le désert" la
loi du Sinaï," dans l'appareille plus formidable,
des mains de Moïse. Les deux Tables de la Loi
form~ront j~~ dans <tf'che Sa~
qui doit conduire le peuple de Dieu d'une ma
( nière miraculeuse à la [ossession de la terre de
Canaan, de la terre' sainte! Or, il est évident
pour nous, aujourd'hui, que cette terre n'a jamais
été sainte; ca~ elle étâit habitée par les peuples
et les nations Jes_plusperv.ers.es, et ~ell,emen~ ~er..
~erses que l'ordre c le plus stnct avait eM divme
J\ ment donné de les exterminer à la façon de 1inter·
dit; ('t que plusieurs fois., pour n'avoir pas obéi à
.
;{4
20
-
Liste des conVerJlions,-Dernières nouvelles, 19 Fév. 1874,
-
24
III
28
~'
savent ce qu'il faut faire' pour soulager lès souf
frances de l'humanité, et ne le font pas 1 A C(lm
bien l'exemple du Samaritain ne serait.il pas
profitable l Combien grand le nombre de ceux qui
possèdent les richesses du pouvoir sacerdotal ct
du pouvoir royal et qui pa8sent outre en voyant le8
plaies et les _misères du siècle 1 Ne dites-yous
-pas, Monsieur, que vous avez le Divin pouvoir de
sau;ver par vos sacrements et par vos prières l
,N'appelez-vous pas enfants pour toujours de
--- l'Eglise Catholîque ceux qui lui ont appartenu par
le Baptême 1 Ne faites vous pas remonter les droits
.. que vous confère ce baptême jusqu'aux générations
même passées 1 Ne déclarez vous pas enfin que
les Protestants honnêtes et bons, ne sont bons et
.honnêtes que parce qu'ils sont de fait catholiques
par les ch oses bonnes retenues du catholicisme;
et qu'ils ne sont protestants que de nom seule-.
ment l Et pourtant ne leur refusez-vous pas,
même les derniers devoirs chrétiens de la sépul
ture dans votre Eglise, lorsqu'ils n'ont pas aposta
sié en votre faveur ou ne se sont pas convertis au
Gatholicisme avant de mourir 1 • Le Samaritain
" c'est faire à l'un des plus petits .de ses frères ce
,
redevables de pouvoir reVl:'nil' à la lumière que Dieu est venu appor.
ter dans le monde, et que 'l'IlUS êtes pllrvenus à mettre entièrement
sous le boisseau? N'est-ce point e la glorification même du
1 Seigneur que la Révélation d ce Bene intern qui fait disparaltre de
~ la pensée chrétienne.toutes les err:tlr_s _que vo~s Y. avez ~ntasBées sur
toutcs les choses samte8 de l'Eg-hse--et au- CIel, au .pomt qn'on.ne
croit plus au Divin; et que l'on attribue aux forces dynamiques de 1&
nature, l'origine do la vie m'@me d.e 'l'esprithnmain qui domine la
matière.
32
34
~ ....
t
-
~
nécessité les uns envers les autres, pour que notre
;.
H. ment des Saints du Som-erain. (Daniel VII. 7,
IV
N o~s venons de voir le résultat de votre pensée
en matière de foi: c'est la foi aveugle dans les
convictions, les décisions, le jugement et les
décrets du Souverain Pontife de Rome. Il a tout
pouvoir pour le salut; par conséquent est éteinte :;
en votre Eglise la foi au Divin Pouvoir de sauver
:qui n'appartient qu'au Seigneur seul. La loi du
Vatican doit être dorénavant la loi de l'hùmanité.
Evidemment" la Parole du Seigneur est accomplie:
" Q~tCfJ}~d tu se1'aS devenu vieux, a dit le Seigneur
à Pierre, tu étendras tes mains, un autre te cein
dra, et ternènera où ttt 1ÛJ veux pas." (Jean
XXL18.) La foi de l'Eglise Oatholique que
vous avez fondée sur une fausse interprétation des. ~
J
\
vivent suivant les lois de Dieu; mais de folie pour
ceux qui la rejettent. Les résulta.tsde vos doc
trines nous le prouvent surabondamment.
Pour parler de tous les résultats de vos doc
'.
tholiquc dep~is }a :fin de l'Eglise Apostolique.
L'histoire nous montre cetF route semée de dou·
leurs et de persécutiPllS; chaque étape est une
large trace de sang. Je ne puis, ni ne veux entre-
prendre ici.ce long et péniple récit. Ne suflit.il pas
d'ailleurs de la v.ue des dernièns plaies d'un mou-
rant pour apprécier la virulence du mal qui détruit
son existenc~ 1 Les dernières plaies du corps Ju
Christ ne sont elles pas suffisantes pour faire con-
naître le mal dont. souffre l'Eglise, aussi bien que
't le baume qu'il bût appliquer sur ses blessures 1
" N'est.ce pas l"aveuglement dans toutes les choses
du ciel et de l'Eglisequ.i.":j~é ~e
le monde J~
)1 __
dans J'incrédulité) l'irréligion, dans la négation
d~s choses spirituelles ou sur~aturelles; par con-
séquent dam; la négation ~e la Divinité du Sau-
veur du monde, et dâns l'abandon de la foi'en
celui de qui seul peuvent nous venir toutes facultés
nouvelles du bien et du vrai de la vie 1 N'est-ce
. .
pas l'exemple, même de ses aveugles chefs spiri-
tuels, ~ui a po~ssé .l'humanité chrétienne <).. .la )'\.--. W!J
poursmte des fnens temporels de ce !:!l0nde, . au 1
48
50
,
h ne le sépare pas." (Matth. X. 9.) La sainteté
•
l de la Vie conjugale; c'est la hase de toute vie
. morale; la sOUl~e de toutes les bénédictions du
Clelpour lu bonne fructification et la bonne mul~
tiplication de tout ce qui fait la fürce et la puis~
~ _~ance des nations, aussi IJien que les richesses de
'Ja terre. Le fait est que si' 'Votre doctrine du
célibat avait prévalu.du temps d'Adam et d'Eve,
la terre ne serait à l'heure actuelle qu'un 'Vaste
désert tout à féLit inutile. Que votre doctrine du
célibat perpétuel soit contre la loi Divine.et hu- ~
":
" Rome."
1
".'r#~Iri~;r~no·ncer à to'ut ce qui peut, suivant la Pa
\:3ô~~:~u Christ, retirer l'homme de son. é~oïsme
m41Vlduel, de son fatal penchant hérédItall'e au
êniafde'Ja vie; il doit renoncer à tous les 'besoins
: ~~:~~n~eur humanitaire dont<[âïlïOür de '~ â"été
fait le :sanctuaire quand cet amour est subordonné
"!~l';ailiour de Dieu. Il doit ren~nc'er à l'amour
"c~bnjugal, à l'amour de la famille, à l'amour mu
·\tlièl. ou. social, à l'amour de l~ Patrie, 80US le vain
~.
h UYttamontanisme ! ..
56
•
avez semé les ténèbrèS- et ,la mort. Vos,dernièrest • .4,. ,.'
~-~ J
1J~ dévaster aussi les restes de la vigiïedu Sei~eur~
~
-I ~ésiteliigérants en ce monde; La doctrine de vie de
J ,W;.f!~~1.~di;~te de8()en~a'nt ,dE.Dku-, du. Ciel peut 1
-~1çcondUlre res peuples a VIvre en l@-x les uns
"~iN~Ts'lèsautres et rendre content; chacun assis
Ill~l,fnqrtille e"t heureux BOUS Ba viqne et SOUS S01l fjguier.
:!~~h,- si vOlIS vouliez laissez pénétrer, si vous
lN
Y~~li~zaide: à f~re pénétre;l'Es-p;it Saint pr?cé.
,da~t dlf SeIgneur dtlns~le Fra~, a la
p1aè"e- de cet -esprit des t)at'nes gloires ql.1Î l'a pous
~séë'-si souvent à l'aventure jusqu'ici, ne pourrait.
~~~pàs êtr~de cet Esprit .de conci·
liation et de consolation dont le monde a tant de
,
,~ tl 6f' -
63
EDMOND DE CHAZAL,