Il était une fois, Alessandro Mendini
À 87 ans, Alessandro Mendini ne s’était pas arrêté. Avec, à l’Atelier, son frère Francesco, architecte lui aussi, ils cumulaient, à eux deux, cent ans de culture archi-design. C’était un intellectuel à édité dans un premier temps par Cappellini, avait déjà fait sensation dès 1978. Cette bergère pointilliste aux allures Régence est suivie, en 1983, d’une autre icône, le tire-bouchon pour Alessi, marque dont il a été directeur artistique. Deux projets à vingt ans d’écart, puis ont montré qu’il était possible de créer des objets comme on crée de l’architecture. Au Groninger Museum, Mendini a d’ailleurs aussi montré l’inverse: de l’architecture conçue comme un objet. Le maître était prolifique. Avec trois Compasso d’Oro sur ses étagères, il représentait l’Italie intellectuelle, celle qui crée. Attiré par les débats critiques, il a d’ailleurs délaissé l’architecture pour le journalisme, devenant rédacteur en chef de (1970-1976), de (1977-1979) et, enfin, de (1979-1985 puis 2010-2011). Lui qui détestait l’idée d’ouvriers robots encourageait la créativité des artisans. La sienne pétillait, faisant fide l’aspect décoratif. Une théorie? Celle du banal. Considérant le design comme un langage, il l’a transformé en aventure culturelle, commençant par faire de l’agit-prop pour la contreculture du design avant de s’adonner à sa discipline dans et en dehors du système, non sans ironie.
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