LA ROTONDE A LA GUEULE DE BOIS
Quand Paris était une fête, comme disait Hemingway, la Rotonde était, avec la Coupole et le Dôme, le rendez-vous international de la bohème, des artistes, des écrivains. Un symbole d’autant plus visible que l’endroit est prisé par le président. « Mort à Macron ! Mort à la Rotonde ! » hurlaient des manifestants le 16 janvier. Ce qui avait l’air d’une blague vient de mettre une brigade au chômage. A 5 h 5 du matin, samedi 18 janvier, les caméras de vidéosurveillance filment la scène : percutée par un objet encore non identifié, la vitrine côté boulevard du Montparnasse se brise. Le projectile termine sa course en explosant et déclenche l’incendie. La brasserie des vedettes de la politique et de la littérature dégage une âcre odeur de bûcher.
Montparnasse est le centre d’un monde qui s’illusionne sur la « der des ders » et invente d’inimitables « nuits chaudes ». D’abord café ouvrier, la Rotonde devient l’incontournable rendez-vous des Montparnos, et la réussite la plus éclatante des rois de la limonade, les Auvergnats. La guerre n’avait pas découragé la clientèle mais l’armistice sonne le début de l’âge d’or, nouveau royaume des
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