SOIS BÊTE ET TAIS-TOI
Cet essai sur la généalogie de la bêtise bourgeoise a fait grincer quelques dents (pas toutes élimées). Toutes les vérités (quand bien même elles ne seraient queun « je » critique radical (auquel on identifie l’auteur) s’adresse à un « tu » pluriel (dans lequel François Bégaudeau se reconnaît parfois). Ce « tu » est une hydre incarnant des individus dont le dénominateur commun est d’avoir voté Macron en 2017 et d’être des bourgeois, modernes, libéraux, affectant d’être cool, ouverts, progressistes, diversitaires, lâches aussi. L’essai (ou le pamphlet) vise juste au moins en ce qu’il rappelle à certains que les rapports de classes – pour ne pas dire la lutte des classes – structurent nos manières de vivre et de penser. La bêtise bourgeoise commence notamment lorsque la fausse conscience du monde se fait source des normes éthiques. Pour elle […] La morale bourgeoise (avec ses tautologies, ses truismes, etc.) se fait alors outil d’oppression, le sociétal faisant écran au social. Au final, le « je » confond ce « tu » qui et refuse de penser. « Je » n’était pas venu dialoguer avec « tu », mais mettre les points sur les « i », appeler un chat un chat, faire comprendre qu’on ne s’en sortira pas si l’on continue de se voiler la face et à vivre dans le déni.
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