LE CHIEN JAUNE Georges Simenon
La gloire de Georges Simenon n’est plus à faire. Longtemps sous-estimé, le Liégeois appartient désormais au nombre des grands écrivains du xxe siècle ayant su créer un univers de personnages que, dans sa préface au Chien jaune, Marcel Aymé a comparé à celui de Balzac. Avoir vendu entre un et deux millions de livres, être l’un des écrivains les plus traduits dans le monde et voir ses romans adaptés au cinéma, à la radio ou à la télévision a conféré à l’artisan de cette nouvelle comédie humaine la réputation d’un auteur paradoxalement trop populaire pour être un « grand » écrivain. Et puis, il y a Maigret… L’œuvre de Simenon, très loin s’en faut, ne se réduit pas aux enquêtes du célèbre commissaire. Si l’on s’en tient aux œuvres publiées sous son nom, les fictions de Simenon, rédigées entre 1931 et 1972, lorsqu’il « prit sa retraite du roman », comprennent 75 « Maigret », 115 nouvelles (dont 28 « Maigret ») et 117 « romans durs »,« romans romans » ou « romans de la destinée » – selon les expressions en usage pour désigner les autres fictions. Simenon n’est donc pas Maigret, quoique le commissaire ait beaucoup aidé l’écrivain à accomplir son ambition de peindre « l’homme nu, c’est-à-dire l’homme tel qu’il est au profond de lui-même » (entretien au Magazine littéraire, 1975). Dans cette perspective, la première série des Maigret a été comme la chrysalide dans la métamorphose qui a fait de Georges Simenon le grand auteur aujourd’hui universellement reconnu. Et particulièrement Le Chiensixième roman de la série des Maigret paru en avril 1931, pourrait bien en être l’émergence.
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