Côté Paris

RÉSOLUMENT MODERNE

vingt ans après sa disparition, est toujours aussi contemporaine. Elle a été à l’avant-garde du XXe siècle, « » en bandoulière, et continue d’inspirer le XXIe. Pénétrer dans « La Maison au bord de l’eau », projet de 1934, jamais construite de son vivant, ici sur pilotis dans le bassin de la Fondation Louis Vuitton, c’est à la fois appréhender sa pensée et toucher du doigt la volupté de ses meubles. Frank ». Elle a imaginé ces soixante-trois mètres carrés en tant que « ». « » Elle marie le préfabriqué de la structure au vernaculaire. Face à une baie vitrée, une bibliothèque, qui deviendra un de ses meubles-clés, invite quiconque à devenir collectionneur, à disposer quelques sculptures naturelles. Ce qu’elle fait dans tous ses aménagements : racines enchevêtrées, pierres érodées, coquillages glanés. Elle les photographie en noir et blanc composant son inventaire d’art brut. Cette obsession de créer des conditions propices « » se traduit par « » afin de faire la fête plus librement dans son appartement mansardé, présenté au Salon d’automne de 1927, dans ses « appartements idéaux » en open space et toit végétalisé – on est en 1930 – montrés lors des expositions universelles. Après-guerre, ce seront les chambres d’étudiants des maisons de la Suisse et du Mexique à la Cité universitaire Internationale, jusqu’au projet global de la station des Arcs. L’ingéniosité des intérieurs témoigne de l’avantgarde de la conception, mixant innovation et tradition. Le parcours muséal reconstitue les grandes étapes de Charlotte Perriand. De son arrivée « » chez Le Corbusier et Jeanneret, âgée de 24 ans, à la formation du mouvement « Formes libres » à l’origine du développement du design en France, du Japon au Brésil, du mobilier à l’espace. La juxtaposition des oeuvres, plus de quatre cents, des mobiles de Calder, des peintures de Miró, des grandes toiles cubistes de Picasso, pointe les correspondances entre les disciplines. L’émulation artistique est palpable. Mêmes convergences face à la pauvreté et la montée des fascismes, comme les grands collages à quatre mains avec Fernand Léger dénonçant en 1936 la misère parisienne ou la table basse« Manifeste » pour le directeur du journal communiste De ses années passées au Japon, entre 1940 et 1946, sur invitation de son ami de la première heure, Junzo Sakakura, comme « conseillère de l’art industriel du bureau du commerce », elle appréhende « ». « ». Quand elle aménage l’appartement du collectionneur Maurice Jardot avec un jeu de plusieurs parois coulissantes permettant chacune un accrochage différent, elle s’inspire des constructions japonaises. Influence encore plus explicite pour la maison de thé de l’Unesco. Jacques Barsac, époux de sa fille Pernette et auteur du catalogue raisonné, la décrit : « ». Sur la paroi de cette maison, elle demanda au fils du grand artiste japonais Sofu Teshigahara de calligraphier « l’envolée ». Tout est dit.

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