Groupe Maus Frères En toute discrétion
connaissent l’adresse du 6, rue Cornavin. Dans ce bâtiment d’angle du càur de la ville se trouve le plus grand magasin de Suisse, le flagship-store de la chaîne Manor, où l’on trouve du prêt-à-porter de qualité et de l’alimentaire (au rayon frais), comme si les Galeries Lafayette avaient croisé un Monoprix des beaux quartiers. témoigne un guide local qui doit y orienter aussi de nombreux touristes. Si tout le monde se précipite chez Manor, personne ne sait que le dernier étage abrite le siège de l’un des groupes les plus secrets du capitalisme helvète: Maus Frères. Dans son portefeuille, d’autres enseignes très connues localement, comme Jumbo pour l’outillage ou Athleticum pour le sport et, surtout, les siècle par l’histoire d’une famille venue d’Alsace, spécialiste de la bonneterie vite convertie au commerce. En 1902, Ernest et Henri Maus s’associent avec l’un de leurs détaillants, Léon Nordmann, pour ouvrir un magasin à Lucerne. Le premier d’une longue série, regroupés plus tard sous l’enseigne Manor – contraction de la première syllabe des deux noms. L’alliance entre les deux familles a été scellée dès la deuxième génération par le mariage d’une fille Maus avec un fils Nordmann. Pendant un siècle, rien n’a véritablement bougé à la tête de ce groupe qui s’est diversifié et internationalisé: un Maus préside toujours le conseil d’administration, Didier a remplacé Olivier en juin 2016, sans bruit. Tout juste est-il mentionné leur nom, pas même la date de leur succession, sur le très succinct site web de la société, qui préfère saluer . Par leur vision souvent novatrice du commerce, les frères Maus ont établi les bases de la fortune des générations suivantes. Une fortune sans ostentation, mâtinée d’un engagement social ancien: caisse de pensions pour les employés dès 1945, prix culturel à destination de jeunes artistes, àuvres caritatives diverses… assure l’entreprise.
