ACTE IV, SCÈNE 1
Mais entre sa disparition en Italie et les années où Ettore semble réapparaître en Amérique du Sud, que se serait-il passé? Un article de Luca Fraioli qui fait grand bruit en 2010, paru dans , apporte peut-être une réponse. A l’appui de la thèse exposée dans son papier, une photo extraite du livre de Simon Wiesenthal, sur laquelle pose, debout sur le pont d’un transatlantique ralliant l’Argentine depuis Gènes, le fugitif nazi Adolf Eichmann. Fraioli estime que les cheveux, la coiffure, la forme du visage de l’homme se tenant », s’agace Ettore Majorana Junior, qui connaît bien le visage de son oncle pour le croiser chaque jour à la Sapienza à Rome. «C’est de la même veine que pour l’Amérique du Sud, un vrai roman!» soupire le fils de l’un des frères d’Ettore, Luciano. Dans le vestibule de l’Institut Marconi, où il est titulaire d’un poste en physique nucléaire, trône en effet un buste de son célèbre oncle. Ettore Junior ne semble pas trop s’en émouvoir, pas plus que de porter le même nom et prénom que son illustre parent. Les yeux noirs profonds comme la légende autour de sa mystérieuse disparition ‒ la sculpture n’est pas très ressemblante non plus ‒ semblent scruter l’autre côté du hall où un buffet abrite des reliques de l’époque des les «garçons de la rue Panisperna», le surnom d’un groupe de jeunes scientifiques dirigé par Enrico Fermi qui a notamment découvert, en 1934, les neutrons lents qui ont rendu plus tard possible le réacteur nucléaire, et donc la construction de la première bombe atomique. «L’institut de Fermi a été transféré dans ces locaux avant qu’il ne parte aux Etats-Unis.»
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