QUI A PEUR DE FARIBA ADELKHAH ?
Un code, un rite. Dès que Fariba Adelkhah atterrit à Paris, elle adresse un SMS à Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS. «Salam.» Cinq lettres, les mêmes depuis quarante ans que l’anthropologue vit et travaille entre la France et l’Iran, comme si, malgré les diplômes, les honneurs scientifiques, elle n’avait jamais oublié ce jour où, jeune bachelière de Téhéran inscrite à l’université de Strasbourg, elle se perdit dans l’aéroport d’Orly. C’était la première fois que la fille d’un modeste fonctionnaire de l’administration du chah prenait l’avion. Mais ce 25 juin 2019, son vieil ami s’impatiente. Pas de « Salam ». Le politologue surveille son compte WhatsApp quand Fariba, directrice de recherche au Centre de recherches internationales de Sciences po, part pour de longues enquêtes de terrain. La sexagénaire devait, deux semaines auparavant, accueillir à Téhéran son compagnon, Roland Marchal, spécialiste
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