LA SUBLIME OFFENSÉE
Une gamine pauvre attend avec ferveur les lunettes qui la sauveront de sa quasi-cécité. Une femme jamais mariée s’émeut du retour en ville d’un homme aimé etveillent sur une ville où Une journaliste se rend aux Granili, fourmilière hideuse où vit une En cette maison des morts, elle croise un garçon défunt porté par sa mère, accompagnés par les pleurs d’une putain. On s’émerveille de ces quatre nouvelles néoréalistes et poétiques qui nous entraînent dans une Naples de cauchemar, pleine de créatures mélancoliques et grotesques. L’attrait du recueil tient aussi dans le récit où Ortese met en scène ces intellectuels qu’elle a fréquentés au sortir de la guerre, figures marxistes brillantes travaillant à Sud ou à et dont elle constate, quelques années après, la mort idéologique, les désillusions, l’amertume. On jugea que ce livre, beau et violent, qui valut à Ortese la reconnaissance, avait été écrit contre Naples. Elle quittera alors à jamais la ville sublime et offensée. Dans un texte écrit quarante ans plus tard, elle confesse :
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