Aux héros malgré eux
Les applaudissements de 20 heures ne résonnaient pas pour eux. Ils ne recevront pas l’hommage national le 14 juillet, comme les soignants. Tous n’ont peut-être pas sauvé des vies, mais sans eux la France aurait tourné moins rond. Ces héros ordinaires sont des gratte-papier qui se sont frottés au terrain ; des agents municipaux sortis de leur routine ; des cadres ayant offert temps et compétences ; des anonymes jetés dans l’action en francs-tireurs. Pour ces bénévoles, la crise du coronavirus fut aussi une période « extraordinaire ».
Fabien Pastuszka, gestionnaire d’un centre de relations internationales et d’accueil d’enfants de l’agglomération de Mulhouse (Haut-Rhin), l’a vécue comme une parenthèse enchantée. Quand le confinement a figé sa ville, quand les associations ont Ce fonctionnaire territorial s’est imposé chauffeur-livreur-aiguillon de la banque alimentaire locale. Chaque jour, au volant d’un camion prêté, il a récupéré des palettes de produits frais auprès de supermarchés et les a apportées à des associations, en cheville avec la responsable de l’action sociale de la mairie. Le week-end, il cuisinait pour les enfants de soignants accueillis dans son centre. Le quinquagénaire a caché sa trouille à sa femme et à son fils. avoue Fabien Pastuszka. Avec cette expérience, il a : Déçu que l’individualisme reprenne le dessus, le fonctionnaire pense avoir trouvé sa voie :
You’re reading a preview, subscribe to read more.
Start your free 30 days