LE COUP DE LOVE DE CLAIRE CHAZAL
LE DIABLE ET L’AVOCATE
Voilà la phrase de Paul Valéry que Nathalie Rheims place en exergue de son vingt et unième livre. Ilen lettres capitales, pour entretenir le suspense et brouiller les pistes. Mais, très vite, les choses s’éclairent : l’auteure veut parler du réalisateur Roman Polanski et, surtout, de son œuvre. S’il n’est présent que par son prénom, c’est pour mieux nous faire comprendre qui fut ce petit garçon survivant du ghetto de Cracovie, qui, après le destin tragique réservé à Sharon Tate, sa compagne d’alors, assassinée par les membres d’une secte, deviendra l’idole de Hollywood. Le sort s’acharne, et, pour Nathalie Rheims, une évidence s’impose : le diable, ce Méphistophélès qui orne la couverture du livre, a toujours été une sorte de double pour Roman. C’est dans un monde dominé par le Malin que le cinéaste a puisé pour réaliser ses plus grands films, œuvres nécessaires qui imposent que le nom de Polanski soit prononcé lors d’une cérémonie des Césars le récompensant. C’est contre le silence que s’insurge Nathalie Rheims, sans vouloir museler, bien sûr, la parole de femmes exprimant leur peur. L’auteure souhaite que tout le monde soit entendu et prend la défense d’un artiste sans acrimonie, et avec un certain courage.
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