REGARDS DE MÉCÈNES
voici une gitane de Kees Van Dongen ; deux silhouettes de dos scrutant la mer, voici de Maurice Denis ; deux formes géométriques sculptées dans le marbre, voici l’épure d’une tête de statue , ceux de Montparnasse, peintres venus d’Europe de l’Est qui participèrent à l’École de Paris, tendances figuratives de l’entre-deux-guerres et représentants de l’art moderne, pièces antiques et objets ethniques. Ils n’ont jamais acheté que sur des coups de cœur partagés car les œuvres étaient destinées à leurs intérieurs privés. Léon et Martine Cligman, âgés aujourd’hui de 100 et 88 ans, lui industriel du textile, elle peintre et sculptrice, après avoir soutenu de nombreuses institutions culturelles dont le musée Marmottan, ont offert leur collection en donation à l’État et à la Région des Pays de la Loire. Elle forme le fonds du nouveau musée d’Art moderne de Fontevraud. Ils ont aussi financé en partie la réhabilitation du bâtiment de la Fannerie qui l’accueille. Ses cimaises exposent des toiles de Corot, Toulouse-Lautrec, Soutine, Gris, Van Dongen..., des sculptures de Rodin, Degas..., des dessins de Seurat, Valadon, Gromaire..., des statues sumériennes, des masques népalais, des verreries phéniciennes ou contemporaines... Ce lieu, qui a reçu le label « Musée de France » délivré par le ministère de la Culture, en regard de son intérêt public, propose non pas une présentation historique de l’art du XX siècle mais suggère une compréhension intime de ce qu’est une collection, soit un rapprochement d’œuvres liées non par leur origine ou leur époque mais par des affinités formelles. Les salles, rythmées par l’architecture XVIII , sont thématiques (intimités, réalismes...), certaines sont consacrées en particulier aux verreries de Maurice Marinot ou aux sculptures de Germaine Richier.
