Dans le Sud, la révolte gronde
Trois pans de mur et un tas de ruines maculé de sang. Voilà tout ce qui reste de l’échoppe que les Khachnaoui venaient de bâtir sans permis. Le toit en béton gît à terre, cassé en deux comme une plaque de marbre. Un oreiller, un matelas, une vieille couverture et une paire de sandales émergent des décombres. Dans la nuit du 12 au 13 octobre, Abderrazak Khachnaoui dormait quand le bulldozer de la municipalité de Sbeitla a détruit son gourbi d’un coup de pelle mécanique. L’homme, 51 ans, père de cinq enfants, est mort écrasé. Tout autour, d’autres débris répandus sur la chaussée témoignent de l’intensité des heurts qui ont opposé, dans la foulée, la population à la police.
A Sbeitla, ville déshéritée du centre de la Tunisie, l’Histoire va-t-elle bégayer? Il y a tout juste dix ans, dans la localité voisine de Sidi Bouzid, un vendeur à la sauvette, Mohamed Bouazizi,
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