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SDXC, CFexpress, XQD... Pourquoi y a-t-il autant de formats de cartes mémoire différents ?

On pensait en avoir fini des discussions autour des cartes mémoires quand les SmartMedia, xD et autres Memory Stick ont peu à peu laissé la place au format SecureDigital SD. Il restait bien quelques CompactFlash pour justifier les doubles lecteurs de cartes des appareils les plus haut de gamme, mais tout le monde se voyait bien n’acheter plus que des cartes SD. Il fallait alors juste faire la distinction entre les SD de grandes dimensions destinées aux appareils photo et les microSD utilisées par les smartphones, les actioncams, les drones ou encore certains appareils photo de petite taille comme le Panasonic GX880 actuellement au catalogue de la marque. Pour un même format de carte SD, on avait aussi suivi la transition vers des appareils est déjà suffisant pour les rafales rapides, même en haute définition. À ces classes s’ajoutent les spécifications UHS (Ultra High Speed) qui indiquent pour la norme UHS-I qu’une rangée de connecteur est présente sur la carte quand les UHS-II sorties en 2013 en possèdent deux. Ces deux types de cartes peuvent être utilisés dans les mêmes logements. Mais lorsque ce dernier est compatible UHS-II, il se trouve en mesure d’exploiter la rapidité supérieure de ces cartes dont les débits peuvent aller jusqu’à 156 Mo/s quand celui des cartes UHS-I est limité à 50 Mo/s en écriture. Toujours au format SD, sachez également qu’un bus de données encore plus rapide, annoncé en même tant que le format SDUC, est à l’étude. Il s’appelle EX pour Express et promet un débit maximum de transfert de 985 Mo/s ! Mais revenons à nos appareils photo. Si le classement des cartes SD n’est déjà pas très simple, d’autres formats sont venus semer la confusion. En 2014, Nikon a équipé son D4 de ports XQD, un format développé conjointement avec Sony et Sandisk alors qu’en parallèle, Canon avait fait le choix de la CFast sur son EOS-1DX Mark II. C’était reparti pour une guerre des formats... qui aboutit aujourd’hui à la présence de ports XQD dans les Nikon Z 6 et Z 7 ou les Panasonic Lumix S1 et S1R, le choix entre XQD et CFexpress pour le double logement du Nikon D6, deux ports CFexpress sur le Canon EOS-1DX Mark III et l’apparition d’un port CFExpress Type A sur le Sony A7S III ! Ce qu’il faut comprendre, et retenir, c’est tout d’abord que la CompactFlash, dont la CFast était l’évolution, c’est terminé. Leurs vieux protocoles ATA et SATA sont incapables de suivre les débits imposés par la vidéo très haute définition. La CompactFlash Association qui a repris le développement des cartes XQD dès 2011 a donc adopté son standard PCI Express plus rapide... qu’elle utilise en version 3.0 dans le format CFexpress. Ce nouveau standard est exploité dans trois types de cartes de dimensions différentes : les A de 20 x 28 x 2,8 mm, les B de 38,5 x 29,8 x 3,8 mm et les C de 54x74x4,8mm. Or, les dimensions de ces cartes CFexpress Type B sont exactement les mêmes que celles des cartes XQD, ce qui crée toute la confusion. Le format XQD va très certainement être abandonné en raison de son débit maximum deux fois inférieur à celui de la CFexpress qui, lui, peut aller jusqu’à 2 Go/s. Mais les logements pour cartes QXD des appareils photo peuvent être mis à jour. D’ailleurs, Nikon l’a déjà fait sur les Z 7 et Z 6 qui profitent, depuis la version 2.20 de leur firmware, de la compatibilité avec les cartes CFexpress de Sony, et depuis leur version 3.0, de la prise en charge des modèles de ProGrade, Lexar et Sandisk. Ces mises à jour n’empêchent pas les appareils de toujours fonctionner avec les cartes XQD aussi. Mais pourquoi Sony qui fabrique des cartes XQD et CFexpress Type B a-t-il choisi un troisième format, la CFexpress Type A, pour son A7S III ? D’abord pour une question d’encombrement dans l’appareil car les dimensions de la CFexpress A sont bien inférieures à la B ; également parce que la marque a ainsi pu conserver un double logement sur son A7S III ; mais surtout parce que l’adoption de ces cartes plus petites lui permet d’accueillir dans un même logement une carte CFexpress Type A... ou une SDXC au choix ! La marque entend ainsi proposer le meilleur des deux mondes en accueillant les cartes mémoire que les photographes et les vidéastes possèdent déjà et les nouveaux formats beaucoup plus rapides, mais aussi beaucoup plus chers... En même temps que l’A7S III, Sony a donc dévoilé la première carte mémoire CFexpress Type A au monde. Elle se décline en deux capacités de 80 Go et 160 Go et affiche des débits de transfert jusqu’à 700 Mo/s en écriture et 800 Mo/s en lecture pour des prix qui s’élèvent respectivement à 230 € et 440 € sachant que le lecteur coûte, lui, 140 €. Si l’on compare les prix de ce même fabricant dans sa gamme Tough, on trouvera en parallèle des cartes SDXC UHS-II V60 à seulement 90 € pour 128 Go ou 135 € pour 256 Go, quand le prix est de 220 € pour la version V90 de 128 Go. En CFexpress, mais avec un débit de 1700 Mo/s en lecture et 1480 Mo/s en écriture, le prix est de 330 € pour 128 Go ou 500 € pour 256 Go. Une carte Sony XQD assurant un débit de 400 Mo/s en écriture est quant à elle vendue 255 € pour 120 Go. Si le format CFexpress apporte donc une grande rapidité en plus d’une importante solidité (on en revient au débat qui faisait rage entre les formats SD et CompactFlash), on comprend la colère des photographes et des vidéastes qui doivent une nouvelle fois passer à la caisse. La stratégie de Sony avec la CFexpress Type A sera peut-être la bonne...

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