Le bois de la discorde
6 RÉSUMÉ : Là, c’est le comble ! Non seulement ce diable de Stéphane Grandperrin a mis en pièces le haut-fer, mais voilà qu’il parle maintenant de racheter la sapinière de Jeanjean, juste parce que cela l’oblige un faire un détour pour accéder à ses terres… Cerise sur le gâteau, il souhaite inviter Aurore au bal des pompiers. C’est ce qu’elle vient d’apprendre à son père, tout en lui lançant quelques piques au passage. Mais voilà que le jeune malappris vient maintenant relancer Jeanjean jusque chez lui et insiste. (Voir Veillées nos 3446 et suivants.)
Jeanjean ne bougeait pas d’un cil.
– Je vous préviens, si vous ne me vendez pas votre bois, quand je serai maire, je ferai enquêter sur toutes vos activités illicites ! poursuivit le fils Grandperrin, hors de lui.
Boiscolas ouvrit de grands yeux étonnés.
– Ah ! vous faites moins le malin ! Vous pouvez me montrer vos permis de construire pour toutes les extensions à votre… caravane, votre permis de chasse, votre droit de distiller et de vendre vos fromages ?
Il avait apparemment bien préparé ses coups. Jeanjean vacilla intérieurement, mais n’en laissa rien paraître.
– Monsieur Grandperrin, dit Jeanjean en se levant, vous allez quitter ma propriété tout de suite et ne jamais y remettre les pieds. Vous faites honte à votre pauvre père.
La dernière remarque, qui avait dû un tant soit peu faire mouche, eut le don de faire sortir Grandperrin de ses gonds.
– Eh bien oui, je m’en vais ! Mais tu auras de mes nouvelles, espèce de vieil édenté ! Je vais t’envoyer les gendarmes ! Quand je pense à Aurore, je la plains de tout mon cœur !
Jeanjean le rattrapa par la manche et le tint d’une poigne de fer, avec une force décuplée par la colère rentrée.
– Autre chose: tu arrêtes de tourner autour de ma fille.
Il le lâcha et l’autre partit en se frottant le bras. Titubant presque, Jeanjean s’écroula dehors, sur son banc, aspirant l’air à pleins poumons. Ses efforts surhumains
