De jour comme de nuit, le rempart britannique
La RAF fut toujours confrontée à des opérations nocturnes de la Luftwaffe sur la Grande-Bretagne. Ce furent dans un premier temps des opérations de reconnaissance ou des raids de nuisance pour continuer de maintenir en alerte les Britanniques. Ponctuellement, des “Hurricane” ou des “Spitfire” furent lancés contre les assaillants, mais sans aucun succès. À partir de début septembre 1940, des opérations de bombardement de beaucoup plus grande envergure furent lancées par la Luftwaffe (voir le calendrier des opérations dans la première partie). Une poignée de “Hurricane” des Squadrons 73 et 85 patrouilla chaque nuit pour défendre Londres. Ils furent rejoints par les “Defiant” du Squadron 141, qui trouvaient là une seconde carrière opérationnelle après le désastre de leur engagement de jour.
Hurricane de chasse de nuit
Dans un premier temps les opérations furent chaotiques comme se souvient G. A. Brown, pilote de “Hurricane”: “Le souvenir de mon expérience de chasse de nuit est une impression d’impuissance totale et de frustration, découlant de mon incapacité totale à repérer quoi que ce soit de l’ennemi, à part peut-être l’impression fuyante de la forme diffuse d’un avion croisant ma route, ou passant en un éclair au cap inverse. Dans tous les cas, il n’y avait que deux options: essayer de deviner son cap pour rétablir le contact et se lancer dans une longue poursuite probablement futile, ou attendre un autre contact dans une position plus favorable. La triste vérité est que la précision du guidage radar disponible à l’époque, adéquate pour un guidage de jour, était insuffisante de nuit ou par faible visibilité…
En général, nous étions utilisés avec une liberté de manœuvre dans une zone ou sur une ligne de patrouille, avec quelques informations occasionnelles sur les mouvements hostiles dans les environs. Je me rappelle par exemple d’une opération montée lors d’un raid allemand important sur Sheffield. À cette occasion, les “Defiant” et “Hurricane” étaient espacés verticalement de 500 pieds [152 m] à partir de 12 000 pieds [3 657 m], altitude en dessous de laquelle la DCA avait liberté de tir.” Malgré une bonne visibilité et l’éclairage fourni par les incendies au sol, les trois escadrons mobilisés cette nuit-là n’obtinrent aucun succès et ne parvinrent pas à protéger Sheffield.
De fait, bien que plus stable et facile à poser que le “Spitfire”, le “Hurricane” n’avait ni l’autonomie ni surtout l’équipement nécessaire pour faire un bon chasseur de nuit. Les premiers radars aéroportés étaient
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