LES DERNIERS JOAILLIERS DE VENISE
L’eau est d’un vert émeraude presque clair. De jeunes Vénitiens font de l’aviron sur le Grand Canal. Pas l’ombre d’une perche à selfie place Saint-Marc. Débarrassée de sa trentaine de millions de visiteurs annuels, Venise ressemble à Venise : un joyau à l’état pur. C’est dans une ruelle près du Rialto que Vincenzo Peruzzi a inventé, à la fin du XVII siècle, l’une des premières tailles brillant qui, en parant les diamants d’une cinquantaine de facettes, magnifient leur éclat. Dix siècles auparavant, les Vénitiens ramenèrent de Constantinople la technique de la chaîne « intrigosa » où un fil d’or de 22 carats était transformé en de multiples anneaux pour composer une maille remarquable. Symbole de richesse, cette chaîne dite Manin (du nom d’une ancienne famille noble siècle, ils se comptent aujourd’hui sur les doigts de la main. Entre deux confinements, Alberto Nardi, Roberto Coin et Attilio Codognato, joailliers nés dans la cité lacustre, ont accepté de nous dévoiler leurs trésors.
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