Le fana de l'aviation

Le premier as de la France libre

Georges James Denis naît le 1er février 1906 à La Jarrie-Audouin, un petit village rural de Charente-Maritime comptant à l’époque 420 habitants. Il vient au monde après deux grandes soeurs dans une famille de cultivateurs sans grande fortune où vivent également sous son toit ses grandsparents maternels ainsi qu’au village les familles de deux de ses oncles paternels. Quand éclate la Première Guerre mondiale, James Denis est un jeune garçon de huit ans qui se montre fasciné par les récits des combats des grands as de la guerre, qu’il lit probablement dans la revue de Jacques Mortane La Guerre aérienne illustrée. Comme nombre d’enfants de sa génération, il voue une grande admiration à Georges Guynemer.

La vocation de pilote

Il décide donc de devenir aviateur militaire, mais son très faible niveau d’études limité à l’école communale ne lui permet pas de tenter la voie royale des écoles d’officier. De plus, quand il franchit la porte d’un bureau de recrutement en 1924, il essuie une première déconvenue: “A 18 ans, témoigna-t-il, je mesurais 1 m 76 et ne pesais que 47 kg. On m’a dit: “Mon garçon, il faudrait vous remplumer…” Enfin, j’ai quand même pu m’engager à 19 ans au 33e régiment d’aviation de Mayence, en Rhénanie occupée. J’ai fait le peloton, j’ai été caporal, puis sergent. Ensuite j’ai été mitrailleur en avion. Puis j’ai préparé le concours pour être pilote. J’ai suivi des cours, c’était très dur à cette époque. Nous étions 62 candidats, il fallait trois élèves-pilotes. J’ai été reçu quatrième… Pas de chance. Mais cette chance je l’ai finalement eue, car celui qui a été reçu n° 1 était inapte physiquement. Je devenais donc le n° 3. Toujours servi par la chance, il y en avait deux qui partaient en école de pilotage au mois de mars, et le troisième au mois de septembre. Un des deux premiers a bien voulu permuter avec moi. Je suis donc parti au mois de mars et le stage de septembre a été supprimé; le camarade n’a jamais été pilote!”

Il obtient ainsi son brevet de pilote militaire (n° 22430) à Istres le 11 juillet 1929 et peut épingler non sans fierté le précieux macaron sur son uniforme. L’année 1929 est particulièrement marquante pour lui puisqu’il se marie le 29 octobre avec Mlle Andrée Pinsonneau. Le couple va vivre au gré des mutations de James Denis qui, après son brevet, retourne au 33e régiment d’aviation de Mayence où il est affecté à la 4e escadrille de chasse du 2e groupe – l’ancienne escadrille SPA 81 dite des “Lévriers” de la guerre 1914-1918. Il y vole alors sur chasseur Nieuport 29 mais va vite quitter l’Allemagne car, en 1930, son unité évacue la Rhénanie et, devenue 3e groupe du 3e régiment de chasse, s’installe à Châteauroux. Elle devient la 4e escadrille du GC II/3. “Mon groupe est venu à Châteauroux de 1930 à 1936. Ensuite, notre régiment devenu 3e escadre de chasse a permuté avec l’escadre de bombardement de Dijon où nous sommes venus nous installer. Cela nous porte à 1938.”

Il échappe de peu à la mort

Alors adjudant-chef, James Denis connaît à cette époque des problèmes d’hypertension le contraignant à abandonner la chasse et de se mettre dans un semi-repos. Il se fait alors affecter le 14 mai 1938 à un groupe aérien régional, le GAR 545, qui se forme sur Breguet 27 obsolètes sur la base de Saint-Jean-d’Angély, non loin de sa maison familiale. Il échappe de peu à la mort le 30 octobre 1938 sur un de ces appareils dont le fuselage se disloque en vol: parvenu à se parachuter, il est victime de multiples fractures aux côtes ainsi que d’une déchirure musculaire, ce qui le contraint à unfin de carrière de pilote de chasse et pense sérieusement quitter l’armée de l’Air pour entrer dans l’aviation commerciale une fois accomplis ses 15 ans de service.

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