Biber Les Sonates du Rosaire
La page de titre ayant disparu, les Sonates du Rosaire(ainsi désignées depuis 1951) restent décidément énigmatiques. La dédicace à Maximilian Gandolph von Kuenburg de ces quinze pièces pour violon et basse continue augmentées d’une passacaille permet au moins de poser un cadre chronologique. Arrivé à Salzbourg durant l’hiver 1670-1671, Biber a vingt-six ans lorsqu’il entre au service du prince-archevêque – fervent partisan de la Contre-Réforme – qui rend son âme à Dieu le 3 mai 1687.
Mystères et dévotion
Ces pages ont-elles été écrites vers 1675 ou quelque dix ans plus tard, alors que le musicien occupe désormais la haute charge de Kapellmeister ? Les chercheurs s’accordent sur la confection très soignée du volume, rappelant celle d’un livre d’heures : des gravures sur cuivre représentant les étapes (« mystères ») de la vie du Christ et de la Vierge sont collées en tête de chaque sonate, suggérant ainsi leur titre ; la Passacaille reçoit, elle, le dessin à la plume d’un ange gardien dont elle tire son surnom.
La destination exacte du cycle, mélange e siècle ? Ou encore à la basilique Maria-Plain, achevée en 1674 et où est suspendu un immense rosaire ? Son appartenance au genre instrumental, son organisation en Suites plutôt qu’en sonates , avec inclusion libre de mouvements de danse, sont incompatibles avec les codes de la musique religieuse (d’autant que Biber a reçu l’enseignement des Jésuites).
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