« Tôt ou tard, il faudra redonner leur indépendance aux banques centrales »
Il est rare qu’un ex-banquier central s’exprime aussi librement que Philipp Hildebrand. Candidat au poste de secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le vice-président de BlackRock, le plus gros gestionnaire d’actifs au monde, presse les politiques d’utiliser « intelligemment » la période de taux bas actuelle en investissant pour jeter les bases d’un nouveau modèle de croissance, creusant moins les inégalités. « Les pays qui manqueront cette occasion historique » et gaspilleront cet argent « vont au-devant de grosses difficultés », prévient-il.
Quels enseignements tirez-vous de cette année de pandémie, et quelles mutations profondes voyez-vous se dessiner?
Il est toujours difficile de répondre à ce genre de question lorsqu’on est encore au coeur de la crise. Mais je retiendrais deux choses: la première est que, sans imaginer que le monde d’après sera très différent de celui que nous avons connu » au « ». Au fond, mais à plus grande échelle, cela nous ramène à la crise financière de 2008: nous nous étions alors rendu compte qu’un système bancaire ne disposant pas d’un matelas suffisant de capitaux était intrinsèquement dangereux; il permettait certes de dégager une profitabilité très élevée, mais lorsque la crise est survenue, ce fut la catastrophe. On peut faire le parallèle avec la pandémie: la prise de conscience de notre vulnérabilité va réorienter l’économie globale vers un modèle plus résistant.
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