Chasseuse, artiste, technicienne La femme préhistorique n’était pas celle que l’on croit
Non, la femme préhistorique n’était pas cantonnée au balayage de la grotte”, s’exclame Marylène Patou-Mathis, préhistorienne au Muséum national d’histoire naturelle. Sa boutade fait écho à un mouvement de fond qui est en train de secouer la discipline : loin de l’image qui lui colle à la peau de mère de famille récoltant des baies, la femme préhistorique apparaît forte, créative, armée.
Les dernières révélations sont venues du Nouveau Continent, fin 2020. Randall Haas, archéologue à l’université de Californie, publie le résultat de ses fouilles du site de Wilamaya Patjxa, dans les Andes péruviennes. Avec son équipe il a mis au jour six fossiles accompagnés de milliers d’objets datant de -7000. Parmi eux, un squelette assez mal conservé, inhumé avec tout un arsenal de chasse : pointes de projectiles, outils tranchants, pierres
à polir, grattoirs. Les projectiles sont adaptés aux propulseurs, probablement utilisés pour chasser le gros gibier, le reste servant plutôt au dépeçage et, avoue l’archéologue. Et c’est bien là le problème… Car le bio-archéologue de l’équipe, James Watson, identifie, lui, une certaine gracilité dans les os. Il fait donc appel au légiste Glendon Parker, qui a récemment développé une méthode pour estimer le sexe à partir de l’analyse de certaines protéines de l’émail dentaire . Qui confirme : le chasseur était une chasseuse.
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