Entre la France et le Saint-Siège, l’art délicat de la diplomatie
Le 28 mai 1921, Charles Jonnart, ambassadeur de France, présente ses lettres de créance au pape Benoît XV. Ainsi s’achève un douloureux chapitre de dix-sept années de rupture diplomatique, commencé le 29 juillet 1904 avec le rappel par Paris de son ambassadeur au Vatican. Pour comprendre la portée de cette réconciliation, il faut se plonger dans l’Histoire et le rôle d’un des plus petits États sur l’échiquier politique mondial.
« Dès les premiers siècles du christianisme, les papes ont envoyé des représentants personnels auprès des souverains. Ils étaient alors chargés de messages ou de missions particulières, le plus souvent soit de conciliation, soit de défense des intérêts de la et XVI siècles, la diplomatie moderne se met en place entre les États européens. Chef de l’Église et chef des États pontificaux, le pape prend part au mouvement et envoie ses ambassadeurs auprès des cours européennes, sous l’appellation de nonces apostoliques (du latin, annoncer », « faire savoir ») expliquait Mgr Celestino Migliore, au quotidien en septembre 2020, au moment justement de son installation en tant que nonce apostolique auprès de la République française. Avant le XVI siècle, les rois de France dépêchaient ponctuellement des émissaires à Rome pour discuter avec le pape. À partir de François I , le pays veillera à avoir un diplomate permanent dans la Ville éternelle, jusqu’à la rupture de 1904, hormis celle plus brève sous Napoléon I .
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