Insécurité: craintes et réalités
a montée de l’insécurité, quèsaco? Ce 11 mai, en s’essayant à une analyse, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, semble lui-même s’y perdre. «La délinquance n’a pas augmenté, la violence, oui», expliquet-il sur France Inter. Avant d’affirmer, quelques instants plus tard: «J’ai toujours dit que la violence n’avait pas augmenté […]. Ce qui est vrai, c’est que la délinquance des mineurs est marquée par davantage de violence.» L’hésitation sémantique du garde des Sceaux avance la difficulté du débat. Selon les chiffres choisis, les mots retenus, il est possible de soutenir que la France connaît aujourd’hui un déferlement de brutalité sur son territoire. Ou, au contraire, que la situation est extraordinairement stable. Ou nuancée. Comme dans une boîte de chocolats, on peut en trouver pour tous les goûts, selon que l’on se plonge dans les enquêtes de victimation annuelles – cet énorme sondage mené auprès de 25 000 ménages – ou dans les statistiques administratives. «L’indicateur le plus fiable, c’est celui
You’re reading a preview, subscribe to read more.
Start your free 30 days