SYRIE LES ENFANTS SACRIFIÉS DE L’OR NOIR
Le pétrole qui noircit leurs visages et leurs mains les empoisonne jour après jour, mais leur permet aussi de survivre. Dans cette région sous contrôle kurde, des réfugiés arrachent à la terre, avec les moyens les plus rudimentaires, de quoi faire rouler les camions et alimenter les groupes électrogènes. La plupart arrivent d’Alep, détruite par la guerre. Ici, il n’y a pas d’âge pour travailler, surtout quand les tâches les plus dangereuses exigent les gabarits les plus frêles.
La fumée contamine tout ce qu’elle touche, hommes, eau, cultures. La plupart des structures industrielles de raffinage ont été détruites et ces alambics de fortune ont surgi grâce aux moyens du bord: ils rejettent des substances volatiles et toxiques. Au fond des cuves est même récupéré le «zéro», qui sera utilisé comme litière pour les poulets.
Dans un décor digne de «Mad Max», des gamins brûlent leur jeunesse et leur avenir
Pas de temps pour l’innocence. À 10 ans, Ahmed manœuvre déjà son Caterpillar en professionnel
Odeur pestilentielle, gaz explosifs, brûlures et intoxications quotidiennes... Ils sont à l’école de la mort
Des fumées noires s’élèvent partout à l’horizon, l’air pue le soufre brûlé et Mahmoud, 8 ans, le visage encrassé par la suie, enchaîne les dribbles avec ses copains sur un terrain de foot de fortune. Sur une route défoncée, un chien souillé de pétrole cavale après des motards chargés de bidons d’essence. Ali, 25 ans, le nez couvert d’un foulard, regarde son petit cousin
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