À Medellín, l’héritage de Pablo Escobar
Envoyée spéciale Medellín (Colombie)
Medellín est une ville qui monte et descend. Pentes abruptes, nature luxuriante et ciel bleu azur. Le vélo y est roi. Et pour cause, tous veulent ressembler à Rigoberto Urán, le champion de cyclisme originaire de la région. Tous, vraiment ? Pas si sûr. Vingt-huit ans après sa mort, Pablo Escobar lui dispute encore la première place dans le cœur de ses habitants. Héritage trouble et double, l’ombre du baron de la cocaïne plane encore sur la cité « du printemps éternel ».
Et comment s’en débarrasser ? Jorge Lara Restrepo, fils de l’ancien ministre de la Justice Rodrigo Lara Bonilla, connaît la réponse Ce jour-là, c’est encore la quête de vérité qui le guide. Son avocat a retrouvé la trace de Byron de Jesus Velasquez, l’un des (tueurs à gages) qui ont participé à l’assassinat de son père en avril 1984. Alors il est là, Jorge Lara Restrepo, le visage torturé, face à la porte d’une petite maison aux rideaux tirés. Pas un bruit, pas un mouvement. L’assassin n’habite plus à ce numéro, la confrontation n’aura pas lieu. Un voisin accepte de lui parler. Mais comment ?, s’interroge indéfiniment le fils de feu le ministre, dont le meurtre, trente-huit ans plus tard, n’a toujours pas été classé. Le destin personnel de Jorge Lara Restrepo se confond avec la violence de la Colombie et Medellín en est le paradoxe vivant. Parce qu’Escobar a échappé à son propre mythe et fait encore sa loi. Par-delà sa tombe.
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