L’affaire Mila, ou l’essor de la guerre identitaire
ALORS QUE LA SALLE où siège la 10e chambre correctionnelle du tribunal de Paris vient de se vider dans le brouhaha, Mila s’avance devant les micros de la presse. Le contexte est connu. Le procès a vu le jugement de 13 des dizaines de milliers d’internautes ayant insulté ou menacé la jeune fille à la suite d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux la voyant critiquer l’islam en des termes plus que fleuris, après des attaques homophobes à son encontre.
Face au parterre de journalistes médusés, Mila se penche sur son téléphone portable et entame une lecture d’une voix lasse et monocorde: « T’es tellement moche que même Satan il te voit, il pleure de la mocheté, personne t’aime, va te pendre grosse race de paysanne. […] Tu te prends pour qui sale LGBT […] T’inquiète pas, tu vas entendre parler de moi. » Ces messages, elle les a reçus pendant l’audience, montrant à quel
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