LA HARLEY DES CHAMPS…
, dans les années 60 et 70, Harley avait déjà fait quelques tentatives timides vers l’off-road. Notamment en repeignant des trails italiens Aermacchi (dont l’usine appartenait à la marque ricaine). Soit des deuxtemps de petite cylindrée comme la 175 N de 1969 ou la SXT 125 de 1975. Et puis évidemment, Harley a longtemps dominé les épreuves de flat track US, le V2 750 XR lancé à plus de 180 dans des glisses incroyables sur des anneaux longs de plus d’un mile. Faites un tour sur le Net, vous verrez bien. Malgré tout, faire rimer Harley- Davidson et aventure off-road est loin d’être ancré dans la tête du motard vert, tout comme dans celle du grand public. Ceci dit, Harley a bien sauf une, seul modèle d’entrée de gamme dont on pourra disposer durant l’essai à notre convenance. Franchement, sur les premières photos de l’engin parues l’an passé, j’étais resté dubitatif sur cette face bizarroïde et le rendu massif de l’ensemble. Mais là, posée à mes pieds, la Pan Am me paraît bien plus fluide en design et son cockpit bien moins moche que prévu. OK, c’est un maxitrail, pas une enduro de compète, hein? Quand je cause fluidité et finesse, ça reste relatif au concept de ce type de moto passant les 250 kg sans essence. En tout cas, tout semble bien fichu et pas si bête (à part) : béquille centrale en plus de la latérale, petit sabot moteur, protège-mains, selle du pilote bien creusée, guidon haut, bulle large et réglable, compteur électronique bien lisible, jantes à rayons (sur la ). Et puis on découvre les suspensions Showa semiactives (sur la ) qui baissent de 3 cm quand on s’arrête pour mieux enjamber la bête en plus de s’adapter aux divers modes de conduite (sport, route, TT), les crash bars de radiateurs (très exposés sans ça au premier plantage). Le freinage est confié à trois disques et étriers Brembo de grande taille. Les pneus Michelin Anakee Wild sont étudiés pour cette machine et montés en option chez Harley. On se penche d’encore plus près et l’on aperçoit l’étrange fixation du guidon méchamment cintré, peu TT dans l’esprit. Les comodos et rétros un peu cheap, la béquille latérale difficile à ouvrir et un peu trop courte… Des détails peu dignes d’une machine qui a pourtant été conçue avec du matos de qualité et fabriquée en Thaïlande comme plusieurs modèles de la marque américaine pour des raisons d’échelle de coût. Mais bien sûr, audelà de toute réflexion sur la finition et l’équipement, ce qui pète aux yeux, c’est ce moteur V2 longitudinal. Dans la plus pure tradition Harley même si celui-ci se veut moderne, liquide, compact et ultra-puissant (152 CV annoncés !). C’est LA pièce maîtresse de cette machine et je n’ai qu’une hâte, l’enjamber.
