Et si... le courant de l’Atlantique Nord s’arrêtait ?
C’est une des conséquences possibles les plus colossales et vertigineuses du réchauffement climatique actuel. Et sans doute l’un des points de bascule climatiques dont les impacts sont les plus incertains. Imaginez l’immobilisation plus ou moins complète de la partie nord d’un océan entier, l’Atlantique, en mouvement depuis des dizaines de millions d’années. Ce scénario aux allures de film catastrophe est en effet de plus en plus redouté par les climatologues.
L’Atlantique est animé par un vaste système de courants savamment appelé “la circulation méridienne de retournement”, et plus simplement l’Amoc, acronyme anglais de Atlantic Meridional Overturning Circulation. Le Gulf Stream lui-même n’en est qu’un composant. Or ce courant, selon certains scientifiques, a déjà ralenti de 15% depuis l’ère préindustrielle. Et, surtout, il pourrait s’effondrer brutalement.
UN GÉANT THERMIQUE
La circulation Atlantique est pourtant un colosse géologique et thermique. Son débit est de 20 millions de mètres cubes par seconde, l’équivalent d’une centaine de fois l’Amazone, le plus grand fleuve terrestre, dont la largeur atteint 40 km par endroits. Et au plan énergétique, l’Amoc transporte environ 1,25 PW, le pétawatt (PW) valant 1 million de millions de kilowatts ! Comment alors un tel monstre pourrait-il s’arrêter ?
Amoc: acronyme anglais d’un vaste système de courants marins qui anime l’Atlantique et dont le Gulf Stream
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