RÉGLEMENTS DE COMPTES AU VATICAN
De notre envoyé spécial à Rome
Envoyés du monde entier, les dons de milliers de fidèles se volatilisent sur des comptes offshore
On y vient en audience, ou pour entendre la messe. Plus rarement pour un procès. C’est pourtant ce à quoi est « invité » le cardinal Angelo Becciu, qui fut considéré jusqu’à sa chute, il y a dix mois, comme l’un des proches du pape François. Il comparaît avec neuf autres prévenus devant la justice du Vatican, dont on oublie parfois que c’est aussi un État. La litanie des chefs d’inculpation est éloquente: escroquerie, détournement, blanchiment, extorsion, faux, etc. Le 27 mars dernier, la présence du pape François à l’inauguration de la 92e année judiciaire n’était pas fortuite. Devant le président du Conseil, Mario Draghi, et Marta Cartabia, sa garde des Sceaux, venus lui apporter le soutien de l’Italie au milieu d’un parterre d’évêques et de magistrats, il affichait sa volonté de «transparence absolue des finances » et de « répression des délits financiers». Quelques semaines plus tard, il signait un « motu proprio » selon lequel les évêques dépendraient désormais d’un tribunal d’instance et non plus de la Cour de cassation.
Dès son élection, l’intention du pape François était claire: lutter contre la corruption au sein de la curie. En 2013, il réunit donc des experts financiers du monde
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