TUNISIE L’ T INFERNAL
À 127 sur un rafiot prévu pour 40, il faut échapper au naufrage et aux «sauveteurs» libyens
ne chape de plomb s’est abattue sur le port. La chaleur est telle que toute forme de vie semble anéantie. Le long du quai trône le « Mohamed Ali », un chalutier de 29 mètres, qui, le 2 juillet au soir, a ramené, en même temps que des tonnes de sardines, une trentaine de naufragés. L’équipage est réuni sous une bâche. «J’ai vu des gens mourir devant moi», lâche un gaillard qui reprise un filet tandis que son voisin nous montre des images sur son téléphone. On y voit une barque dont la coque s’affaisse sous le poids des passagers. Elle est conçue sur le même modèle que les carcasses qui jonchent les plages de Zarzis: des bateaux à usage unique, vite faits mal faits d’un bois bon marché et d’une couche de polyester tapissée de résine. Difficile d’imaginer ces barcasses d’à peine 10 mètres de long sur 2 mètres de large traverser la Méditerranée avec plus d’une centaine de
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