Transgenres: pourquoi la question est si polémique
L’été dernier, la psychanalyste Elisabeth Roudinesco créait un joli pataquès en déplorant, dans une émission de télé à fort Audimat, « une épidémie de transgenres ». « Pourquoi tant de trans? » reprend, comme en écho, l’écrivaine Claude Habib dans l’introduction de son dernier essai, La question trans (coll. Le Débat, Gallimard). Cette spécialiste de la littérature du XVIIIe siècle, connue pour ses ouvrages sur les relations hommes-femmes, brocarde l’activisme trans selon lequel le sexe biologique ne devrait plus avoir sa part dans la définition de l’identité sexuelle. La thèse n’est évidemment pas du goût du sociologue d’Arnaud Alessandrin (*), qui, lui, se félicite de la prise en compte des difficultés traversées par les personnes trans. L’auteur de Déprivilégier le genre. (Double Ponctuation) voit le sexe biologique comme une « assignation » de la nature. Entretien croisé, et pimenté, comme l’on pouvait s’y attendre.
Claude Habib, quels problèmes pose, selon vous, le droit de choisir son genre?
Qu’une personne adulte désirant faire le chemin vers l’autre sexe en ait la possibilité et le droit, tout le monde y est favorable. Le mouvement militant va beaucoup plus loin: il fait pression en coulisse sur les institutions et les organisations internationales pour révolutionner notre définition de l’identité sexuelle. Ce lobbying paie: la transidentité est en pleine expansion. Dans la
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