L’Île-de-France passe à l’attaque
Avant d’en arriver à ce jour historique, le chemin fut long et complexe. Tout commence le 9 octobre 1941. Les responsables du Fighter Command diffusent une note autorisant la création d’une unité composée de pilotes de la France libre, calquée sur les modèles existants des Squadrons polonais et tchèques. Dans cette même correspondance, il est stipulé que la formation de cette unité, dont la désignation est désormais Free French Squadron 340, devra commencer à partir du 7 novembre 1941 depuis la base de Turnhouse, en Écosse. Il sera rattaché au 13th Group et équipé de 18 “Spitfire” Mk II. Informé de ce communiqué, le général de Gaulle, conscient du nombre insuffisant de pilotes de la France libre, autorise l’intégration des pilotes de la Marine. Il valide sa décision en signant le 20 octobre 1941 un décret portant création d’un groupe Air Marine.
L’ossature du futur escadron
Trois jours plus tard, l’état-major des Forces aériennes françaises libres (FAFL) adresse un courrier à destination des pilotes français du Squadron 615 en leur demandant de rallier l’Écosse pour le début du mois de novembre. Ainsi ce sont les lieutenants de vaisseau de Scitivaux, le capitaine Dupérier et les lieutenants de Labouchere et Mouchotte qui, de par leur expérience, endossent la responsabilité de former l’ossature du futur escadron. Celui-ci sera complété avec des pilotes en prove-nance d’autres groupes ou d’effectifs fraîchement sortis des écoles de la RAF. Pour respecter la demande du gén. Valin qui consiste à attribuer un nom de province à chaque unité combattante, il faut trouver un nom à cette nouvelle escadrille. Ce sera Îlede-France, avec Paris pour le Flight (escadrille) A et Versailles pour le B. Il est à présent indispensable de donner un commandement à ce groupe. De son côté, l’état-major des FAFL s’était déjà engagé, en promettant ce poste au cne Dupérier, ensuite au capitaine de corvette Jubelin, puis au ldv de Scitivaux. L’air chief marshal Sir Sholto Douglas finit par trancher: c’est un officier britannique de la RAF, le squadron leader Keith Lofts, qui est choisi pour commander le 340 pendant sa formation en Écosse. Toutefois, la responsabilité du Flight A est attribuée à de Scitivaux et celle du Flight B à Dupérier.
Comme prévu, ce 7 novembre voit l’arrivée des premiers pilotes, de même qu’une partie du personnel au sol. Celui-ci se compose de mécaniciens FAFL venant de tous les horizons, mais aussi d’un important contingent mis à disposition par la Marine, parmi lesquels un bon nombre de Tahitiens. À l’instar des pilotes, il est difficile de rassembler suffisamment de personnels et le gén. Valin se résigne à tolérer une forte proportion de mécaniciens britanniques.
Les premiers vols d’entraînement
Les difficultés commencent lorsque les Français constatent avec stupéfaction qu’aucun avion ni même outillage ne leur ont été livrés. Tout ceci finit par s’améliorer avec l’arrivée des six premiers “Spitfire” Mk II en provenance de la base RAF de Kirton-in-Lindsey. Certes, ces appareils sont loin d’être parfaits mais, bien qu’usés par leur utilisation précédente au sein du Squadron 121 (), ils permettent aux mécaniciens de se mettre au travail. Dans les jours qui suivent, de nouveaux avions
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