Pas fines du tout! L’antithèse du luxe
Partager avec nos lecteurs des informations sur les plus belles, insolites ou innovantes armes du monde est un réel plaisir. Vous faire découvrir les artisans qui les ont créées, aujourd’hui ou il y a un siècle, dépasse le seul travail journalistique, c’est en fait notre passion. Particulièrement dans cette rubrique, dédiée aux armes fines, nous pouvons lui laisser cours en vous présentant des réalisations prestigieuses et des mécanismes particulièrement astucieux. Cependant, Armes de Chasse ne se veut pas seulement le magazine des créations de grand luxe, hélas inaccessibles à beaucoup d’entre nous. Alors, pour une fois, ouvrons cette rubrique à des armes médiocres et de bas de gamme. Car, par leur histoire, leurs particularités, quelques artifices parfois aussi, elles méritent bel et bien d’être qualifiées, certes pas d’armes fines, mais d’armes à part!
Des souvenirs entassées dans une grange
C’était y a une bonne quarantaine d’années, au hasard d’une balade dans la vallée de l’Ourthe, non loin de Liège, que je fis un jour une découverte étonnante. On me proposa d’aller jeter un oeil dans une vieille remise située derrière un bâtiment. Mon guide, s’amusant à entretenir le mystère, m’aida à me frayer un chemin au travers d’innombrables toiles d’araignées. Les yeux à peine habitués à la pénombre, je constatai que je venais d’entrer dans une véritable caverne d’Ali Baba. Oufti!
L’interjection liégeoise, qui marque la surprise et l’étonnement, ne pouvait être mieux adaptée à la situation. Alors que je ne me trouvais pas dans une localité connue pour son ancienne activité armurière, j’avais autour de moi des caisses débordant de pièces d’armes de chasse des plus désuètes. Appuyés contre les murs, de multiples fusils en blanc, ou plutôt « en rouille ». Des platines aux chiens extérieurs grossièrement finis, des pontets et des fers de longuesse vaguement ébauchés pendouillaient au bout de cordelettes réunissant l’ensemble aux bascules. Çà et là, des
