LES MAUX POUR LE DIRE
Cette formule de politesse fait souvent office de bonjour plus que de véritable question. Sinon, certains jours, on répondrait: Comment ça va avec la douleur? En cet automne, les esprits tanguent encore des mois nous confie la Dre Fatma Bouvet de la Maisonneuve dans l’enquête « Santé mentale, un tabou qui fait mal » (lire p. 132). Car le plus douloureux est peut-être ceci: 87 % des Français·es souffrant de mal-être psychique ne l’ont jamais confié à leur famille. Chez nous, avoir « mal à la tête » est quasi indicible. Là où les pop stars américaines révèlent volontiers leur dépression, leur bipolarité, leurs troubles anxieux, leur dépression post-partum, etc., voire en font une matière vivante de leur pratique artistique, en France, silence. Tout le monde se porte à merveille. Et chacun·e porte sa croix, sans le dire. Quelques voix s’élèvent de-ci de-là, trop rares. La comédienne Anouk Grinberg, plasticienne sensible et femme sur un fil, passionnée d’art brut, raconte à quel point la broderie l’apaise, elle qui souffle aussi : Il faut voir ses délicate constellation brodée de vert et de bleu. Comme souvent, les plus jeunes générations nous donnent de l’espoir. Nombre de jeunes femmes n’ont plus honte de parler de leur santé mentale. De dire: De se préserver et de faire de leur bien-être psychique une priorité absolue. Écoutons-les. Inspirons-nous en. Et regardons le travail de Henn Kim, illustratrice coréenne (@henn_ kim, ci-contre). Jeune fille, elle a traversé une grave dépression pendant deux ans, au point de ne presque plus parler. Aujourd’hui, elle offre ses dessins en consolation. Et ce message en filigrane:
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