Et l’Église créa la sorcière démoniaque

lles tuent les fœtus dans les ventres des mères. Elles rendent les hommes impuissants et peuvent même faire disparaître les membres virils qu’elles conservent dans des nids d’oiseaux où ils se tortillent en vain. Elles sont capables de provoquer une tempête de grêle, font tomber la foudre à volonté, répandent la lèpre et peuvent changer les humains en loups-garous. Mais qu’on se rassure, il est tout à fait possible de débusquer ces bougresses grâce aux marques que le diable a laissées sur leur corps. Beaucoup ont des taches en forme de crapaud dans le blanc de l’œil. Sinon, verrues, grains de beauté et insensibilité de la peau que l’on dénichera à l’aide d’une aiguille sont des signes qui ne trompent pas… Ce fatras de fadaises n’est pas issu d’un obscur grimoire griffonné par un cerveau dérangé, mais tiré du , un ouvrage rédigé par deux inquisiteurs et conçu comme l’arme absolue pour sauver le monde chrétien de la pire des menaces: les sorcières. Car en cette fin de XV siècle, lorsque ce livre est diffusé dans toute l’Europe à plusieurs milliers d’exemplaires, les sorcières sont non seulement censées être bien réelles, mais elles auraient gangréné toute la société. Les légendes et croyances du Moyen Âge ont fini par prendre corps dans les esprits, depuis les couches populaires jusqu’à la noblesse la plus érudite, au point de faire dérailler l’imaginaire collectif. Comment en
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