MADAGASCAR AU COMMENCEMENT DE LA FAIM
Sécheresse, insalubrité, réchauffement climatique… Pour tout le monde, c’est la ruée vers l’eau
Alerte nationale sur l’île rouge : la malnutrition dans les 1 000 premiers jours de la vie est irréversible
Sa dernière gorgée d’eau re m o n t e a u m a t i n . Claudette, 35 ans, mère de six enfants, l’a achetée au bazar dans une boîte de conserve ayant contenu autrefois 350 grammes de lait concentré. Elle s’avance vers un talus de cactus. « Les feuilles servent à nourrir les zébus: on les vend dans de gros sacs après avoir enlevé les épines. Pour l’être humain, il y a le fruit. Ça donne parfois la nausée, mais ça remplit l’estomac et permet de survivre », explique-t-elle. À Betsimeda, village de la région d’Androy, pays de ronces dans l’extrême sud de Madagascar, personne ne se souvient à quand remonte la dernière averse. Un an? Six mois, peut-être ? Était-ce en mai ? En décembre? Chacun hésite. Les quelques
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