Pond
“9”
SPINNING TOP/MODULOR
Disque du mois en février 2015 avec “Man It Feels Like Space Again”, Pond était alors associé au renouveau psychédélique. Il n’y aura pas de micro-bataille d’Hernani pour ce “9”, comme il y en eut pour les derniers Tame Impala, même si là-aussi une sortie du revival semble s’opérer. Epargnons-nous le ridicule de savoir s’il s’agit encore de psychédélisme; si c’en est, c’est un psychédélisme contemporain, peu nostalgique, contaminé de toutes parts par des rythmes électro et des grooves hip-hop. Pas vraiment d’aventure mentale ici, mais l’effervescence légèrement claustrophobique d’une synth-pop qui réactualise les eighties. Aux dires de Nick Allbrook, la tête pensante du collectif, la reprise de cette imagerie musicale prétend à une portée critique. “Toast” ironise ainsi sur l’indécence ordinaire du tourisme de luxe, et “America’s Cup” est une chronique de la gentrification de Fremantle, dont sont issus plusieurs membres du groupe. Tout ça serait sans importance si l’on ne trouvait dans “9” cette vieillerie: des mélodies. Sans sous-estimer ses albums, Pond est peut-être d’abord un grand groupe à singles (“Waiting Around For Grace”, “30000 Megatons”, “Colder Than Ice”…). Si “Tasmania” était assez chiche de ce point de vue, “9” signe le retour à leur meilleur: “Song For Agnes” propulse idéalement l’album avec un Allbrook galvanisé, “Take Me Avalon I’m Young” montre un art du collage sonore intact et “Toast” fait miroiter en conclusion l’une des plus belles accroches mélodiques entendues cette année. Mais le sommet est bien cet “America’s Cup”, à la fois imparable et merveilleusement boursouflé. Ce neuvième disque en treize d’années d’existence est un modèle de réinvention lucide.
VIANNEY G.
Richard Ashcroft
“Acoustic Hymns Vol. 1”
RPA/BMG
Et pour ça, il mérite d’être sauvé. Il a