Le trône de frères
Tous les ans a lieu en novembre un étrange rituel: la France fait mémoire de deux écrivains réacs, élitistes, misogynes, antisémites, ennemis de la démocratie, du parlementarisme, de la République et de toutes les idées modernes. En ces temps de déboulonnage de statues et de contestation des figures du passé qui ne cadrent pas avec les valeurs d’aujourd’hui, on s’étonne que les adeptes de la « cancel culture » n’aient pas songé à s’attaquer au prix qui porte leur nom : Goncourt ! (Ceci n’est pas un appel du pied.) Peut-être est-ce en raison de l’oubli République. Eux qui tenaient tant à entrer dans la postérité trouvent sans doute amer ce pied de nez du destin: on prononce chaque année leur nom à cause du prix, mais leur personne et leur œuvre n’intéressent plus, sinon les spécialistes et les passionnés de littérature fin de siècle …
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