Depuis le , la plus ancienne anthologie de poésie japonaise, les fleurs de cerisiers sont un élément clé de la culture au Japon. Aujourd’hui encore, la coutume d’admirer ces arbres en fleurs, leur atmosphère mystique et leur floraison éphémère balayée par le vent en une nuit, reste très ancrée au pays du Soleil-levant. Les jardins Heian sont une préfiguration antique du jardin japonais tel qu’on le connaît aujourd’hui : rivière, montagnes et arbres, choisis pour leur explosion de couleurs au gré des saisons, ont contribué à développer une perception poétique de la nature, omniprésente dans l’art. La poésie wakacélèbre souvent dans ses vers les saisons. L’expression « » – « fleurs, oiseaux, vent, lune » – fait référence à la beauté des paysages du Japon et incarne un esprit raffiné et amoureux de la nature. Cette émotion littéraire se retrouve également chez les peintres sur paravents. Beaucoup décrivent le cours des saisons par des représentations de séries de fleurs et d’oiseaux ou de paysages de rivières et de montagnes. On notera que le printemps et l’automne, un art floral qui décore les , petites alcôves des habitations privées ou des maisons de thé où les lettrés présentaient, selon les périodes de l’année, un un dessin stylisé ou une calligraphie. Les saisons ont tellement d’importance pour les Japonais que leur célébration s’exprime également en cuisine. Les pâtisseries japonaises) exposées dans les magasins permettent de sentir leur passage. L’expression (goûter), toujours d’actualité, vient de la période Edo (1603–1867) : à cette époque, on prit l’habitude de manger une collation à un moment de la journée appelé , soit la huitième heure de la journée (actuellement entre 2 h et 4 h de l’après-midi).
GRAND SEIKO: LE TEMPS À L’HEURE DES SAISONS
Jul 07, 2021
6 minutes
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