En Bretagne, la baie de la colère
Un vent de décembre souffle sur la longue plage de Caroual. Un vent qui hurle depuis la mer et vient griffer les visages des promeneurs emmitouflés dans leur polaire. Le froid fait oublier la petite bruine qui mouille le sable de la commune d’Erquy (Côtes-d’Armor), pourtant déjà bien trempé : c’est marée basse. Marielle n’aime pas sortir quand la mer se retire. C’est le seul moment de la journée où le chantier peut s’activer. « On voit les engins creuser dans ma plage pendant des heures mais le pire, c’est le bruit », explique la retraitée. Un bruit intermittent mais long, strident et fracassant. On l’entend à des kilomètres à la ronde quand les ingénieurs du Réseau de transport électrique (RTE) enfoncent sur 300 mètres dans le sable les fourreaux, ces tubes géants qui accueilleront les câbles reliant le continent au parc éolien en mer de la baie de Saint-Brieuc dès 2023. Erquy sera le point de connexion et sous le sable passeront quelque 225 000 volts.
Dans moins de deux ans, c’est au large, à 17 kilomètres, que se dressera la première des 62 éoliennes. On la verra à l’oeil nu par beau temps. Le site breton de la baie de Saint-Brieuc, un entonnoir maritime qui s’étend de Paimpol et son île de Bréhat jusqu’à
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