ni de notes de tête, de cœur ou de fond mais de microcosme, d’émergence, de kaléidoscope quand il évoque ses fragrances. Musicale aussi, dans un enveloppement d’ondes vibratoires composées spécialement. Plastique, esthétique, et plus encore, dans la rencontre avec des artistes protéiformes dont on retrouvera les œuvres en édition ». Il traduit le principe de la synesthésie : les sons se perçoivent aussi en couleurs, les odeurs en textures… dans ses créations Arpa. Il leur imagine avec son ami Jean-Philippe Bonnefoi, architecte d’Aesop, un espace dédié capable de « ». À Pantin, au rez-de-chaussée d’un bâtiment industriel, une immense porte métallique ouvre sur une entrée rendue mystérieuse par sa pénombre. Deux grandes ouvertures en arches, pareilles à des portails, invitent à l’intérieur. L’une mène au laboratoire du créateur, l’autre à une ample pièce où trône une gigantesque enceinte de cinéma de 1929. Dans cet antre à la tonalité rétro-futuriste – la vision du futur du passé – très 1970, avec murs et étagères en crépi, autour d’une immense table phosphore sa communauté créative. Aux références chères au créateur: mouvements radicaux italiens BBPR et Memphis, Jean Arp, Gae Aulenti, Carlo Scarpa, Charlotte Perriand, Watanabe Takayuki… se mêlent les artistes qu’il a conviés à rejoindre l’aventure Arpa : Nathalie Du Pasquier complice d’Ettore Sottsass, les artistes Anicka Yi, Pedro Reyes et Olivier Sévère ainsi que six compositeurs. Il conçoit un protocole créatif, invitant ces derniers à interpréter les lieux initiateurs de ses substances comme il les nomme. Le premier est le désert de sel du Danakil aux confins de l’Érythrée où dans ses tréfonds couve le volcan Dallol lui conférant des variations colorées, le second, une forêt près de Bruxelles au brouillard bleu tant les jacinthes y sont nombreuses, et le troisième un espace-temps, celui du Hanabi, cérémonie des feux d’artifice au Japon. Barnabé Fillion encapsule cette nature en perdition comme ses coutumes traditionnelles en désintégration, « ». Les flacons réalisés par le souffleur de verre Jochen Holtz reflètent ces paysages dans une approche chromatique ultra-sensible. Quant à ce qu’ils renferment, il parle de café fraîchement torréfié, de l’émanation verte du kat, du genévrier concassé, de l’opopanax… pour « Arco Spettro», de fumé, de réglisse, de prune japonaise mariné, d’armoise pour « Fosforo », et enfin de cèdre, de mousse, de néroli pour « Recedere». « ». Attention aux effets secondaires. Ils sont révélés dans chaque coffret.
