Giuseppe Penone prélève à l’aide de feuilles de sureau frottées sur du lin contre un tronc d’acacia, tout ce que son écorce a à dire, un témoignage tactile du temps écoulé. Comme on retient les rides d’un visage. Car l’artiste il s’empare des traces de doigts laissés à la surface du livre du poète américain Walt Wittman, 1855. En les superposant, en les agrandissant, elles évoquent des feuillages bruissant aux mots de l’auteur: « » Plus loin, s’alignent ses douze Variante de l’expérience fondatrice de l’ qu’il réalisa en 1969, il dégage dans une poutre de bois, en suivant les anneaux de croissance, l’arbre qui se trouve en son cœur. La partie non évidée de la poutre forme, à la façon d’un livre ouvert, un berceau pour l’arbrisseau. agrandit jusqu’à l’abstraction les plis de paupières baissés renvoyant à un monde intérieur. Ils sont prélevés par un adhésif puis redessinés à grande échelle avec des épines d’acacias, collectées par l’artiste même. Aux côtés de dessins, gravures, estampes, il réalise aussi une autre pièce Il prolonge patiemment à l’encre de Chine et au feutre les linéaments de l’empreinte digitale en dessinant des cercles concentriques de plus en plus espacés jusqu’à recouvrir un mur entier, dévoilant ainsi la fascinante analogie avec les anneaux de croissance des arbres. Exécutées à la pointe sèche, avec parfois l’appui d’un marteau, des gravures inédites réalisées pendant le dernier confinement sont aussi montrées pour la première fois. Une exposition mémorielle et mémorable.
AU CREUX DE L’ARBRE
Dec 14, 2021
1 minute
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