n 2020, les Trans n’ont pas eu lieu, et à quelques jours de cette quarante-troisième édition, le doute plane. La veille de cette semaine de communion musicale, les rockers font grise mine avec les annulations coup sur coup des très attendus et . Peu importe, le festival est bien là et vit dès le mercredi une première épiphanie avec la pop symphonique du compositeur italien . Fumant une cigarette entre chaque morceau comme dans un réflexe post-coïtal, accompagné d’une douzaine de musiciens, le moustachu livre une performance aérienne, fragile, délicate, et envoûte le TNB. A peine le temps de redescendre de cet instant cosmique qu’à cinquante mètres, les jeunes Anglais de réveillent l’Ubu. Après ce départ en fanfare, les choses s’accélèrent jeudi avec l’entrée en piste de Bars en Trans, le festival plus ou moins off qui occupe les débits de boissons de la cité durant l’événement. En tout, plus de cent cinquante artistes jouent dans les deux festivals, et on retrouve avec bonheur cette pulsation qui anime Rennes durant cette grand-messe automnale qui a cette année des airs de dernière fête avant l’apocalypse. Après une après-midi passée à flâner devant les sessions Fip (excellents en Beach Boys hirsutes), retour à l’Ubu plein à craquer pour la sensation avant de faire une infidélité à Jean-Louis Brossard et de vibrer aux sonorités orientales de l’envoûtante à L’Uzine. Au Parc-expo, les emballent avec leur new wave nihiliste. On aime ou on déteste leur attitude et leurs bons mots, mais “Chevalier Ricard” est un grand tube. A l’opposé, l’expérience électronique de déçoit un peu, trop paisible pour un concert à minuit. Vendredi arrive et le groupe béninois fait sensation, avant que les prometteurs et psychédéliques n’enflamment un Hall 3 blindé. Plus tôt dans la journée, les Finistériens de ont remis à jour rouflaquettes et Gibson SG pour un concert sorti tout droit de “Almost Famous”. Ils remettront ça le samedi soir avec leurs comparses de pour un trip rétro nommé . Fun, mais bien moins dingue que le Finlandais qui, assis seul avec son accordéon et sa voix rocailleuse, a fait danser le Hall 3, ou , trio d’Indonésiennes en hijab qui jouent du metal. Des surprises comme seules les Trans peuvent en proposer, et un beau pied de nez à tous ceux qui veulent fermer les frontières, musicales ou autres.
Les Trans Musicales DU 1ER AU 5 DÉCEMBRE, RENNES
Dec 21, 2021
2 minutes
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