ALAIN DUCASSE LE SEIGNEUR DES FOURNEAUX
De Tokyo à New York ou Monte-Carlo, il règne sur un empire où le soleil ne se couche jamais et où les étoiles pleuvent
À Versailles, pour Xi Jinping, il invente un banquet digne du « Satyricon » de Pétrone : 18 plats en 2 heures
Des premiers jours du reste de sa vie, Alain Ducasse en a «gavé bien», vieil adage gascon qui signifie qu’il y en eut beaucoup. Le plus marquant demeurera ce midi de mars 1990. À 33 ans, il dit « adiou ! » aux mandolines et aux Rhodoïd des cuisines. Bye-bye! les rendez-vous avec les pêcheurs de pointus qui apportent rougets et bonites. Ciao! le défilé des vingt-cinq producteurs de légumes qui alimentent le garde-manger en courgettes violons ou brocolis raves. « À cet instant, je suis devenu le directeur artistique de mes futurs lieux: imaginer, créer et transmettre», explique Alain Ducasse, à Monaco, où nous conversons dans un boudoir du Louis XV face au décor majestueux de la place du Casino. Lui, le chef suprême, au sens premier du terme – à savoir, qui est au-dessus de tout dans son espèce. À de rares occasions, Alain Ducasse, naturalisé monégasque en 2008 par ordonnance spéciale du prince Albert, a repris place derrière des fourneaux. Mais seulement quand le prestige du pays des Lumières était en jeu et que la République, peu rancunière, convoquait son meilleur ambassadeur.
Emmanuel Macron est enthousiaste quand il s’agit d’en brosser le portrait auprès de Match :
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