« », explique avant la bataille le colonel de Castries, patron du camp retranché destiné en novembre 1953 à créer un abcès fatal dans les arrières du Viêt-minh. Sa capacité à tenir dépendra donc des airs, et le de maintenir l’aérodrome ouvert. Giap a parfaitement compris l’enjeu, comme le prouvent ses premières actions: le 31 janvier, un commando détruit ainsi plusieurs C-47 à Doson (des actions similaires seront rééditées à Gia Lâm et Cat Bi début mars). Parallèlement, le renseignement français rapporte dès février 1954 d’inquiétantes concentrations d’artillerie et de DCA autour de Diên Biên Phu. Quand l’attaque est déclenchée le 13 mars, les premiers obus visent la piste, les stationnements et les aires de dispersion. Et le premier assaut, au nord du camp, cible les points d’appuis Gabrielle et Béatrice qui contrôlent l’approche des avions par le nord. Leur chute quasi immédiate et leur transformation en nids antiaériens (36 canons de 37 mm, 100 mitrailleuses de 12,7 mm) interdisent l’usage de l’aérodrome… Armée de l’air, aéronavale et mercenaires américains du ne renoncent pourtant pas. Malgré le plafond bas et la DCA qui gênent les largages, les missions continuent sans relâche. Du 13 mars au 7 mai, C-47 et C-119 de transport délivrent 7120 t (127 t/jour) et environ 4300 paras (150 à 200 par nuit), brevetés ou non. L’appui-feu est compliqué par la météo, l’éloignement des bases, la pénurie de personnel et l’usure des avions. En avril, les Bearcat de l’armée de l’air accomplissent 198 sorties au profit du camp retranché, auxquelles s’ajoutent 423 sorties de B-26 et 569 missions de l’aéronavale. En dépit des efforts et de l’abnégation, c’est trop peu. Le camp rétrécit comme une peau de chagrin et tombe le 7 mai. Bombardés injustement de reproches, les aviateurs se sont battus avec acharnement, comme en témoignent leurs 80 morts et 51 avions perdus. Le général Lauzin ne pouvait pas faire l’impossible et il avait été très clair: pas de piste d’atterrissage, pas de Voie sacrée ( G&H
