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Emmanuelle Haïm Les temps retrouvés

A l’automne, jonglant entre les annulations et les cas positifs d’une énième vague pandémique, Emmanuelle Haïm et les musiciens du Concert d’Astrée célébraient avec éclat les vingt ans de l’ensemble, lors de concerts de gala au Théâtre des Champs-Elysées et au Staatsoper de Berlin. A l’occasion de ce dernier, Sir Simon Rattle, qui fut parmi les premiers à encourager la Française à passer du continuo au podium, dirigeait par amitié quelques pièces du programme. Erato, qui a signé l’ensemble en exclusivité il y a deux décennies également, publie « Une nouvelle fête baroque » constituée des meilleurs moments de ces deux soirées. Et quoi de mieux que Mozart pour déboucher le champagne ? En ce mois de mars, revoilà le Concert d’Astrée au Théâtre des Champs- Elysées, pour Così fan tutte dans une mise en scène de Laurent Pelly. L’occasion d’inviter une artiste qui préfère regarder devant elle à tourner les pages de l’album des souvenirs, sans oublier d’évoquer les beaux lendemains.

En fêtant les vingt ans du Concert d’Astrée, quelles influences familiales, quelles images de jeunesse vous sont revenues à l’esprit, comme ayant préparé ce chemin, malgré toutes les surprises et tous les imprévus ?

L’enfance dépose dans nos mémoires tant de strates inconscientes… Une chose est sûre: sept ans, c’est l’âge de raison, et il faut toujours prendre au sérieux les souhaits qui s’expriment à ce momentlà! Je voulais déjà devenir musicienne. Aucun de mes parents n’était professionnel, mais la musique tenait une grande place dans leur vie, comme dans notre histoire familiale. Du côté de mon père, disparu quand j’étais très jeune, du jazz, mais aussi le meltingpot séfarade, grec et arménien d’une famille venue de Constantinople, qui avait

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