Rock and Folk

Archive 8

Pourquoi des avis aussi divergents?

On reproche à Netflix de produire des films aussi distractifs qu’idiots. Dont pas mal de blockbusters aux séquences d’action à l’inutilité destructive et à l’humour si mondialiste qu’il en devient gênant. Comme “Red Notice”, le film le plus vu depuis la création de la plate-forme. A contrario, Netflix innove plus côté séries. Y compris celles centrées sur le fantastique bizarre et l’épouvante diffuse. Exactement ce qu’est, , mais aussi:, , , . Pourquoi des avis aussi divergents alors? Parce que la série tente de partir ailleurs. Vers une terreur intérieure où vampires, goules et autres monstres difformes n’ont jamais existé… Un technicien spécialisé dans la réfection de vieilles images est engagé par un homme mystérieux pour restaurer une grosse quantité de cassettes VHS datées de 1994 ayant été tournées à l’époque par une journaliste en herbe décédée dans l’incendie de l’immeuble où elle résidait. Et où elle confectionnait à l’arrache un reportage pour en savoir plus sur le comportement étrange des locataires du lieu. Une histoire intrigante qui aurait pu se résoudre simplement. Sauf que “Archive 81”, au fil de ses épisodes, prend de sacrés chemins de traverse. Surtout quand le technicien et la reporter établissent (malgré eux) un contact à travers le temps et leurs propres cauchemars. Comme s’ils se retrouvaient sur un pont invisible faisant la jonction entre la vie et la mort, et ce sur fond de secte malsaine et de vie éternelle mixé à des sacrifices humains et des regrets passés. Troublant et biscornu, aussi abracadabrant qu’ésotérique, “Archive 81” réussit à effrayer quand les images du passé (celles des VHS) tentent de taper l’incruste dans le monde réel. Avec en fond du fond, la simili présence d’une créature ancestrale, sorte de dieu diabolisé, qui semble s’être échappée d’un roman de Lovecraft. Ambiance comme l’écrivait naguère le grand romancier d’épouvante lui-même atteint d’agoraphobie paranoïaque. “Archive 81” réussit aussi à dépoussiérer un autre sous-genre du cinéma d’épouvante, le found footage, initié il y a vingt-trois ans par le “Projet Blair Witch.” Film qui enfanta une impressionnante salve de séries Z d’horreur filmées comme de faux documentaires amateurs censés capter l’essence du mal. Alors qu’ici, l’utilisation de la caméra-reportage justifie totalement les accès de frayeur. Frayeur gérée en partie par le producteur exécutif de la série, le réalisateur James Wan, qui offrit quelques balades mortifères dans des cauchemars éveillés avec “Conjuring” et “Insidious”, devenus des franchises à succès. Côté références, outre “Le Projet Blair Witch”, “Archive 81” renvoie aussi au “Locataire” et à “Rosemary’s Baby” de Roman Polanski où, là aussi, les étranges résidents d’immeubles maudits semblaient avoir passé un pacte avec Satan. Et contre toute attente du côté de Netflix et de ses producteurs, “Archive 81” a fait un petit succès international lors de sa mise en ligne. Ce qui est plutôt réjouissant pour une série fantastique qui ne rentre jamais complètement dans les normes du genre

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