Reprise des soins programmés : comment allons-nous être soignés ?
Des rendez-vous médicaux annulés, des examens reportés sine die… La crise sanitaire a confronté les patients à une nouvelle réalité : se faire soigner, en l’absence d’urgence ou de pathologie grave, est parfois devenu un parcours du combattant. Ainsi, en 2020, près d’un patient sur deux (47 %) a vu (au moins) l’un de ses soins annulé ou reporté, souvent sans alternative de prise en charge.
Déprogrammer les soins pour sauver des vies
Comment expliquer que les soins programmés, soit tous les actes médicaux pouvant faire l’objet d’une planification (par opposition aux urgences), aient été relégués au second plan, a fortiori à l’hôpital ? Retour deux ans en arrière. Avec explique le Pr André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière. et donc, là encore, d’annuler des soins. Résultat : l’offre de soins est bouleversée dans tous les services, à commencer par la chirurgie, mais aussi dans les domaines nécessitant un geste invasif sous anesthésie (imagerie, explorations type endoscopie ou coloscopie), un accompagnement de la douleur ou un suivi postopératoire en réanimation. Les patients, de leur côté, accusent le coup, faisant part tour à tour de stress ou d’angoisse (34 %), voire d’aggravation de leur douleur ou de leur problème de santé (20 %). C’est d’ailleurs cette potentielle aggravation des maladies qui cristallise aujourd’hui encore l’inquiétude des soignants. Ainsi, dès la fin de la première vague, le centre Gustave-Roussy publie une étude sans équivoque : en cancérologie, les répercussions de la première vague pourraient induire à 5 ans une surmortalité de 2 à 5 %. « tempère le Dr Florian Scotté, oncologue médical, rappelant que les patients atteints de cancer ont été plutôt préservés lors des pics épidémiques ultérieurs.
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