Frédéric Pierrot
n ne l’a pas vu venir. Une ombre à casquette et lunettes branchées s’approche. Un sourire, engageant. Insensible au froid de la nuit, le bonhomme tombe les accessoires. Couronne échevelée sur calvitie seyante, traits taillés à la serpette, regard en feu. Il a choisi l’Ave Maria, chouette resto, QG du quartier Jean-Pierre-Timbaud où il vit. Frédéric Pierrot, alias Philippe Dayan, psy à succès cathodique de la série reprend du service dans la saison 2 qui démarre sur Arte. Il est l’un·e des seul·es acteur·rices de l’ancien casting à revenir, seul·es les patient·es changent, fracassé·es cette fois par une pandémie et un confinement. Avant de commencer l’entretien, Frédéric Pierrot a une chose à faire. Saluer la patronne du lieu, Valérie, en deuil de son associé. C’est la production et les réalisateurs qui lui faisaient suivre les messages de la standing-ovation numérique: Commentaire laconique. Depuis qu’il a mis les pieds dans un cabinet d’analyste à 20 ans pour se faire réformer du service militaire, l’introspection est devenue une hygiène de vie. En vieux routier du divan, il connaît ses gammes. Lors des nuits difficiles d’avant-tournage, il s’interroge: Au cours de la saison 1, son psy, qui avait vu un épisode, lui a envoyé un mail: Il explique qu’il a accepté le rôle refusé par Édouard Baer pour des raisons intimes. Passer par la bande plutôt que de leur dire: Il sourit. Il pleure aussi bien le jour que la nuit, et parfois dans son sommeil. Deleuze disait qu’un visage est une carte. Celui de Frédéric Pierrot pourrait être un paysage de sillons et de marécages. Récemment divorcé, il a acheté un appartement dans le 11 arrondissement. Les livres l’accompagnent, beaucoup de livres sur la psychanalyse.
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